Dans le cadre de la campagne Fungua Njia, le CDE Great Lakes organisait en date du 15 juin dans les enceinte du Kadesh, un atelier de restitution sur l’analyse des contraintes du commerce transfrontalier au Burundi et dans la région des Grands lacs.  

Devant une audience des professionnels des médias, c’est le professeur Siméon Barumwete qui prononcera le mot d’ouverture de l’atelier. Un atelier pour présenter les résultants d’une étude visant à analyser les contraintes que rencontrent les petits commerçant(e)s sur les frontières lorsqu’ils tentent de commercer avec les pays voisins afin de subvenir à leur besoin quotidien grâce au gain résultant des échanges.

Le directeur exécutif du CDE, Mr Aimable Manirakiza et le Dr Franck Arnaud Ndorukwigira, directeur du projet Fungua Njia, ensuite présenteront en grosso modo l’objectif de cette campagne. « Le commerce transfrontalier fait nourrir beaucoup de ménages. Pourtant, ces commerçants font face à de nombreux obstacles. Fungua njia est là pour inciter les pouvoirs publics à réduire les barrières en vue de la  création d’emploi et la prospérité des femmes et jeunes qui font le tout possible pour survivre de la pauvreté »

A son tour, Dr  Emmanuel Martin, membre du conseil d’administration du CDE, expliquera l’importance d’un Think Tank dans la création de la prospérité. Il soulignera que au lieu de compte sur le développement par le haut, il faut valoriser les connaissances locales avec un objectif de faire le développement nous-mêmes. Il continuera en rappelant l’importance d’un cadre de rencontre des leaders du changement.

Présentant son étude sur le sujet, le consultant du jour, Professeur  et membre du conseil consultatif du CDE Léonidas Ndayizeye soulignera que libérer le commerce transfrontalier est un autre moyen de promouvoir la paix et la prospérité : « Dans la région des grands lacs, le commerce transfrontalier informel prime sur le formel. Les femmes y sont particulièrement actives. Souvent, ce commerce est perçu comme moyen de subsistance. Pourtant, il faut le soutenir pour renforcer tout son potentiel en matière de développement », poursuivra Pr. Ndayizeye, avant de présenter les contraintes.

Ces défis du commerce transfrontalier

Au Burundi, il y a un manque d’infrastructures. Que ça soit les infrastructures énergétiques, de transports, de stockage ou de transformation. Les couts de transports deviennent très élevés pour faire des affaires dans la région. Aussi, il y a un manque d’infrastructure de transformation. Or, la transformation des produits pourrissables en des denrées alimentaires plus conservables, contribue à la disponibilité et à la stabilité du prix de ces produits. Au Burundi, en cas d’abondance, le prix de ces produits baisse, ce qui réduit les profits des commerçants frontaliers.

Pour cet expert en économie encore, l’existence des conflits fait barrières au commerce transfrontalier. La région des grands lacs est devenue progressivement célèbre non pas pour ses progrès mais pour des conflits meurtriers. Cette régionalisation des conflits impact négativement ce commerce transfrontalier. D’où inspiré par Montesquieu, il faut de la paix libérale, source d’un doux commerce

Pire encore, les barrières non tarifaires. Les postes-frontières comptent un nombre très élevés d’agents représentant différents services d’organismes publics. Avec un problème de gouvernance, des fois cela susciter l’augmentation de la corruption.

Ce qu’il nous faut

Pour rendre ce commerce transfrontalier favorable au Burundi, Pr. Léonidas Ndayizeye insistera sur la réduction notable du nombre d’agents présents aux frontières. Dit concrètement, la multiplicité d’agent est une occasion de multiplier la probabilité de corruption. 

En répondant aux questions des participants, ce consultant soulignera que l’État devrait préciser clairement le genre de paiement et le lieu, professionnaliser les agents sans oublier que la coopération et la coordination transfrontalière doivent être renforcées.

Et lors de la conférence de presse avec les médias, Pr Léonidas Ndayizeye et Aimable Manirakiza, Directeur régional du CDE Great Lakes préciseront que l’Etat devrait améliorer les infrastructures sur les postes-frontières et continuer à expérimenter des solutions innovantes comme l’instauration des zones d’activités transfrontalières (ZAT) 

Il va sans dire qu’avec un commerce transfrontalier dans un environnement favorable, les retombés ne seront que la réduction de la pauvreté ainsi que l’amélioration de la sécurité alimentaire. D’où, il faut que les pouvoir publics reconnaissent le rôle du commerce transfrontalier comme un pilier du développement.