Le secteur bancaire burundais boîte et ralentit le rythme du développement. Les banques et les établissements financiers qui devaient servir de catalyseurs de la croissance rapide des richesses des entreprises semblent défaillir  dans leurs actions. Le service de mauvaise qualité qui s’y observe porte atteinte à l’activité des entreprises ? Notre collègue Jonathan Ndikumana nous fait part de ses observations.

Le service offert dans différentes banques et/ou institutions bancaires ferait un bon sujet de critiques. Les clients sont toujours obligés de faire la queue devant les guichets.S’il ne dispose pas suffisamment de temps, le demandeur de service finit parfois par se rendre pour retourner le lendemain.   Pour opérer un versement, pour retirer sur chèque bancaire, obtenir un crédit, changer une monnaie ou obtenir des informations, il faut très souvent de longues heures. Ce qui porte un coup dur à l’activité entrepreneuriale en égratignant un de ses principes qui est le respect du temps. Ainsi, l’accès au service financier de qualité reste un des  défit réels pour les Burundais en général, et pour les entrepreneurs en particulier.  

Un service bâclé sur plusieurs plans.

En effet, le temps a une valeur en matière de l’activité économique. Pour comprendre combien fait perdre la lenteur des opérations bancaire, le raisonnement est simple. Considérons qu’un commerçant doit passer 2heures à la banque chaque semaine. Cela équivaudra à 104 h par an, soit 104 000h/an pour 1000 personnes et 1 040 000 h/an pour 10 000 personnes. En imaginant la valeur de ce temps en termes d’activités sacrifiées, on se rend compte que le manque à gagner est énorme.Cette perte de temps occasionnée par la lenteur de service et l’insuffisance de la main d’œuvre, il faut noter la longue interruption de services financiers au Burundi pendant les week-ends.   

Le même problème s’observe quand il s’agit d’une panne qui survient au niveau des services techniques. Bien que certaines institutions bancaires aient mis en place des guichets automatiques pour faciliter la tâche aux clients, de nombreuses personnes affirment avoir rencontré des difficultés à se servir. En cas d’erreur technique, les usagers sont obligés d’attendre pendant plusieurs jours avant d’être remis dans leurs droits. 

D’autres problèmes se situent au niveau de la capacité des banques à servir la population. Le change du FBu contre les monnaies étrangères reste un défi réel. Pour être servi en devises (Euros ou Dollars), les commerçants doivent déposer leur dossier et attendre pendant longtemps. Parfois, toute une journée est sacrifiée. 

Au niveau des postes-frontières, le change de la monnaie reste difficile et certaines monnaies utilisées par les pays limitrophes sont introuvables à la banque. Cela, alors que tout change de monnaie par des particuliers est réprimé par la loi.

Encore de la main d’œuvre et du matériel pour relever les défis

La concurrence, la rapidité opérationnelle et la saisie de l’opportunité sont à la base du commerce. Pour que le service financier burundais soutienne vraiment le développement et la prospérité de la société et des entreprises, les établissements financiers doivent offrir un service de qualité. En effet, chaque banque devait mettre en place des guichets automatiques et une main d’œuvre suffisante pour bien jouer leur rôle d’intermédiaire entre les affairistes les uns les autres.

Pour aider aux banques commerciales de soutenir efficacement les échanges commerciaux au niveau des zones transfrontalières où le commerce est plutôt florissant, la Banque centrale (BRB) devait officialiser le change entre le FBu et les monnaies des pays limitrophes et rendre disponible des devises pour ceux qui en cherche.