Du 31 octobre au 12 novembre, une conférence des Nations unies sur le climat a eu lieu à Glasgow au Royaume-Uni. Alors que le changement climatique au Burundi dû à la déforestation pour la production du charbon est une réalité, notre collègue Francis Cubahiro trouve que la mesure de détaxer le gaz et ces accessoires est une solution écologique louable.
« Il est accordé une exonération des droits et taxes sur l’importation du gaz de cuisine et ses récipients, ainsi que des appareils de cuisson à combustible gazeux », lit-on dans la loi n°1/14 du 30 juin 2019au niveau de l’article 46, portant fixation du budget général de la République du Burundi pour l’exercice 2019-2020. Et la mesure apparaît encore dans la loi portant budget 2020-2021 et 2021-2022.
Avec cette détaxation, le prix d’une bonbonne vide est passé de 185 000 Fbu à 120 000 Fbu, le prix du détendeur est passé de 50 000 Fbu à 40 000 Fbu. SelonSalumRucekeri, administrateur directeur général de RUCSA COMPANY, « si ce n’est le cours mondial du gaz qui est en hausse, le prix du gaz et ces accessoires est aujourd’hui abordable au Burundi grâce à cette exonération ». Une bonbonne de 6 kgcoûte 26 400 Fbu, et peut durer un mois et demi pour un célibataire. Celle de 12 kg pour 52 800 Fbu, pour une famille non élargie, peut durer deux mois.
Le business du gaz est possible grâce à cette détaxation qu’une nouvelle entreprise « BetaGaz » vient même de voir le jour. Par-là, le gaz est devenu une alternative au charbon de bois pour certains ménages. « Aujourd’hui, le gaz est abordable que j’ai abandonné la cuisson avec le charbon de bois », confie Nicole, une maman de 25 ans rencontré au point de vente de Betagaz.
Une solution écologique
En effet, 1 kg de charbon de bois provient de 10 kg de bois. La consommation nationale annuelle du charbon de bois étant estimée à 104 718 tonnes, les villes de Gitega et Bujumbura à eux seuls consomment 56 548 tonnes de charbon, entraînant une perte annuelle de 3 505 à 4 673 ha de couvert forestier.Et d’ailleurs, les forêts naturelles qui couvraient 30 à 50% du territoire par le passé ont diminué qu’il n’en reste 6,6% actuellement.
Et comme conséquence, cette déforestation est à l’origine des pluies diluviennes et la montée du lac Tanganyika qui engendrent souvent des inondations meurtrières, l’érosion des terres arables qui augmente l’acidité du sol, sans oublier le tarissement des sources d’eau. Selon les statistiques, 1716 points d’échantillon de terres ont été ciblés comme acides dans 14 communes de 6 provinces, et dans les 24787 sources d’eau dont disposent le Burundi, 2508 ont déjà taris et 4418 en cours de tarissement.
La détaxation du gaz et ces accessoires est à saluer. Cette mesure va limiter l’usage du charbon de bois, et par ricochet, la protection de l’environnement. Ce qui reste, c’est de sensibiliser les citadins pour une grande et large utilisation du gaz, attirer les investisseurs dans la production du biogaz, au grand bonheur de l’environnement.