Le Burundi compte actuellement une cinquantaine d’institutions d’enseignement supérieur publiques et privées. La concurrence dans ce domaine est une évidence. Néanmoins, les universités créent les mêmes facultés. Le blogueur Lambert Hakuziyaremye appelle à l’investissement dans des domaines de formation correspondant aux réalités du moment.

Dans l’enseignement supérieur public, l’Université du Burundi reste une référence depuis 1964. Cette dernière dispense une formation dans différentes facultés et instituts comme l’Institut des pédagogies appliquées (IPA). Celui-ci dispose des départements presque identiques à ceux de l’Ecole Normale Supérieure (Mathématiques, Français, Anglais,…) tous formant des enseignants.

A l’Université du Burundi, certaines offres ne sont plus compatibles avec les besoins du moment d’où certains étudiants ne veulent plus y faire leurs études. Elles n’ont pas de débouchés sur le marché du travail. En plus de cela, le niveau (premier cycle) ne permet pas une compétition en dehors des frontières nationales. En revanche le taux de chômage ne cesse de croître.

Au sein des universités privées, le constat semble être similaire. Les mêmes facultés et institut sont créés à Bujumbura et à l’intérieur du pays sans tenir compte des réalités du moment. Il s’agir du mimétisme. Et pourtant, le pays a besoin des opérateurs dans d’autres domaines qui jusqu’aujourd’hui n’ont pas des lauréats dans les universités burundaises. Souvent, ceux qui ont des moyens vont chercher la formation à l’étranger.

Il faut d’autres offres de formation

Que ce soit dans le secteur public ou privé, l’administration a besoin des gestionnaires des ressources humaines mais aucune Université ne donne le diplôme dans ce domaine. Ainsi, la production dans les entreprises et dans l’administration en pâtit à cause d’une gestion non rationnelle des ressources humaines disponibles.

En plus, le Burundi ne pourra pas se développer sans tirer profit de la contribution de la femme dans le processus de développement. Cela exige une ébauche des approches, techniques, procédures, outils, de l’intégration genre dans le processus du développement. Cela explique par exemple la nécessité d’une offre de formation en genre et développement dans le cursus universitaire pour briser les obstacles de la tradition qui bouleversent les rapports hommes-femmes au niveau du droit, de l’éducation, au niveau politique, au niveau social, au niveau économique, etc. Il faut d’autres offres qui répondent aux réalités du moment.

J’interpelle les acteurs de ce secteur à revoir les offres de formation, surtout diversifier ces dernières en tenant compte des besoins actuels et former dans tous les secteurs de la vie en société. La concurrence dans ce secteur est à encourager mais il faut qu’elle soit opérée dans le sens d’aider la société à aboutir au développement intégral et durable. « Quel profil d’homme à former pour quel type de société ? »