Sous la promesse que le e-commerce transfrontalier apportera croissance économique et emplois, le protocole de commerce numérique de la ZLECAf représente un élément essentiel pour le commerce burundais. Le Burundi, est-il prêt à embrasser le e-commerce pour faire face aux barrières non-tarifaires et accroître le potentiel de son commerce transfrontalier grâce au numérique ? Le point avec notre collègue Franck Arnaud Ndorukwigira.
Le protocole sur le commerce numérique de la ZLECAf est considéré comme un instrument de facilitation du commerce transfrontalier entre les États de l’Afrique. Il permet aux États africains d’éliminer les obstacles au commerce numérique, et d’établir des règles claires et transparentes pour régir. Et dans ce sens, alors que le Burundi semble vouloir faire seulement le commerce transfrontalier physique, la Zlecaf veut utiliser le numérique au service du commerce transfrontalier pour que les États puissent vraiment commercer entre eux sans barrières non-tarifaires.
Surnommé protocole 1.0, il est composé de 50 articles regroupés en 12 parties, et couvre plusieurs domaines comme l’accès au marché, la facilitation du commerce numérique, la confiance des entreprises et des consommateurs, l’inclusion numérique et les micros, petites et moyennes entreprises, etc…, sans oublier le cadre institutionnel pour la mise en œuvre du protocole.
Atout du e-commerce transfrontalier
Avec le e-commerce transfrontalier, les roues du commerce transfrontalier burundais seront actionnées par l’internet. Elle contribuera à l’évolution de l’environnement commercial au Burundi en facilitant les chaînes de valeur, en permettant l’essor des entreprises et commerçants burundais et en donnant de nouveaux biens et services commercialisables.
Elle estompera les frontières traditionnelles entre les biens et les services, interdira les droits de douane sur les produits numériques, brouillera les frontières entre les juridictions et remettra en question le fonctionnement de notre infrastructure juridique et réglementaire aux niveaux national et régional.
Le commerce électronique sera libéralisé, ce qui va restreindre le pouvoir du gouvernement à réglementer le commerce. Les États de l’EAC pourraient être traduits devant un organe de règlement des différends et jugés responsables s’ils introduisent de nouvelles lois qui limitent la capacité des entreprises à opérer dans un environnement numérique propice.
Comment réussir l’implémentation ?
La dimension numérique dans le commerce devrait être forte au Burundi pour permettre d’accélérer le processus d’intégration économique du pays dans le Zlecaf grâce à la promotion du e-commerce et du paiement numérisé, ce qui permettra l’accroissement des échanges commerciaux transfrontaliers.
Pour y arriver, le Burundi doit se doter d’infrastructures numériques et de stratégies efficaces de cybersécurité, relativement absentes pour le moment, afin de lutter contre la cybercriminalité et d’assurer la sécurité des utilisateurs en ligne. Il faudra aussi réduire les coûts des connexions au réseau Internet et renforcer le déploiement des réseaux transfrontaliers. De plus, afin de rendre plus accessible le numérique, une harmonisation des politiques et des réglementations est primordiale à travers la simplification des procédures administratives.
Grâce à un cadre juridique souple et des règles commerciales plus simples, la Zlecaf pourrait ainsi être le catalyseur de la relance économique du Burundi à travers la dynamisation de son environnement numérique et la promotion du e-commerce transfrontalier.