Au Burundi, la variole du singe est une épidémie qui est venue s’ajouter aux autres épidémies auxquelles le pays faisait face, à savoir la conjonctivite virale, le choléra, la rougeole, et la poliomyélite. Alors que le point commun face à ces épidémies est le lavage des mains préventives avec de l’eau propre, le Burundi fait face à un défi majeur de pénurie d’eau. Pour y faire face, notre collègue Franck Arnaud Ndorukwigira mise sur la libéralisation du secteur d’eau.

La variole du singe bat son plein, de même que la pénurie d’eau au Burundi. Certains quartiers, villes et chef-lieu des provinces viennent de passer des semaines voire des mois sans une goutte d’eau dans leurs robinets. Cette situation constitue un véritable défi pour le pays qui lutte contre ces épidémies qui nécessitent une hygiène rigoureuse en matière de lavage des mains avec de l’eau propre.

Selon Niyongere, une habitante de Gitega, « si rien n’est fait dans le sens de garantir l’eau potable et que la pénurie persiste, l’hygiène dont recommande le ministère de la Santé pour lutter contre la propagation de cette maladie risque d’être un vain mot, favorisant l’extension rapide de la maladie sur une grande échelle ».

Pourquoi libéraliser le secteur de l’eau ?

Le processus de libéralisation, vise à introduire des mécanismes de marché et des investissements privés dans un secteur d’eau jusqu’ici dominé par l’État via le monopole de la Regideso. Le premier argument à cette libéralisation est l’importance des investissements nécessaires au développement du secteur de l’eau. À l’instar de nombreuses entreprises publiques, la Regideso qui détient le monopole étatique a accumulé des déficits, et a sombré dans un endettement dommageable à sa mission de service public. Pour distribuer l’eau convenablement, dans un contexte pareil de crise sanitaire, il faut de l’argent, et même beaucoup d’argent. Au moment où la fameuse « aide publique au développement » est en constante régression au Burundi, il y a la nécessité urgente de mobiliser des fonds privés. L’ouverture à l’investissement privé s’offre comme solution pour conduire à des améliorations significatives dans les infrastructures d’eau. Les capitaux privés peuvent permettre le développement de nouvelles technologies et l’amélioration des systèmes existants pour faire face à ces épidémies comme le projet Kanguka du CDE l’a démontré.

Le deuxième argument tient à l’incapacité du secteur étatique à gérer efficacement ce secteur, à définir une véritable politique de l’eau avec des objectifs précis et harmonisés sur l’ensemble du territoire national. La Banque mondiale fait remarquer que les réseaux de la plupart des pays africains accusent des pertes de 50 à 70 %, dues aux fuites de tuyauteries défectueuses. Elle souligne que l’incapacité des Etats à assurer une distribution bien contrôlée fait de cette eau une denrée très chère pour les populations pauvres, ce qui handicape la gestion préventive des épidémies comme c’est le cas au Burundi. Par-là, la concurrence et la gestion privée peuvent favoriser l’innovation et l’efficacité dans la gestion des ressources en eau. De nouvelles solutions pour la distribution et l’assainissement pourraient émerger, améliorant ainsi la qualité du service.

La théorie des coûts de transaction

Le secteur de l’eau est une activité organisée autour d’une infrastructure lourde, où le montant des coûts fixes est relativement élevé par rapport aux coûts variables. C’est la raison pour laquelle ce secteur a le caractère d’un « monopole naturel », souvent géré l’Etat via une société étatique comme la Regideso au Burundi. Pourtant, face aux défis de gestion étatique de ce monopole naturel, la théorie des coûts de transaction légitime le recours au marché privé pour ce secteur. 

Cette théorie critique fortement les pratiques bureaucratiques des monopoles publics. Elle considère qu’ils fonctionnent de façon moins efficiente que les entreprises soumises à la menace de concurrents, et, pratiquent le sureffectif et le surinvestissement.  Les monopoles publics sont également accusés de pratiquer des « subventions croisées » entre les divers segments de la clientèle, favorisant les usagers potentiellement mobiles au détriment des usagers captifs. De ce fait, la concurrence serait préférable au monopole public.

La théorie des marchés contestables

La théorie des marchés contestables vient conforter la précédente dans la nécessité de réintroduire plus de compétition dans ce secteur. Cette théorie définit le concept de marché « contestable » proche de la notion de concurrence potentielle. Un marché est dit « contestable » lorsque pour l’essentiel, l’entrée et la sortie sur ce marché s’effectuent sans coût, c’est-à-dire, sans « barrières à l’entrée » et sans « barrières à la sortie » ou encore, sans coûts irrécupérables. En revanche, lorsqu’il n’y a pas de barrières à l’entrée comme les barrières juridiques, la concurrence potentielle suffit à réguler le secteur, et, elle se substituera au régulateur. Le rôle de l’Etat est donc de veiller à ce qu’il n’y ait pas d’obstacles juridiques à l’entrée, toute en conservant sa responsabilité en matière de planification nationale et de gestion de la ressource dans ce qu’on appelle un partenariat public/privé.

La nécessité

D’après ces théories, pour arriver à une organisation économique plus optimale du secteur de l’eau au Burundi, il serait préférable que l’Etat favorise une concurrence potentielle afin d’éliminer les barrières à l’entrée et à la sortie du marché dans le secteur de l’eau. Dans le contexte burundais de crise sanitaire, il est crucial de garantir que toutes les populations aient un accès adéquat à l’eau, avec des services de qualité, des éléments fondamentaux pour lutter contre les épidémies et promouvoir la santé publique.


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