Selon le rapport de 2020 sur l’indice « Les femmes, l’entreprise et le droit » pour le Burundi, que ce soit à l’embauche ou au licenciement, les restrictions sur le marché du travail pour les femmes n’étaient plus à démontrer. Face à l’avancée significative de cet indice pour le Burundi en 2023, notre collègue Franck Arnaud Ndorukwigira démontre comment le « projet Together » a révolutionné le marché du travail pour les femmes.
Le rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2023 » est un indice de la banque mondiale qui décrit en détail l’état actuel des droits juridiques des femmes sur le marché du travail. Parmi les huit indicateurs de cet indice, il y a l’indicateur sur la rémunération qui mesure les lois et réglementions qui affectent la rémunération des femmes, l’indicateur sur la parentalité qui examine les lois qui affectent l’emploi des femmes après avoir eu des enfants, l’indicateur sur le travail qui analyse les lois qui affectent la décision des femmes de travailler, l’indicateur de l’entrepreneuriat qui analyse les entraves à la création et la gestion d’entreprises pour les femmes, et l’indicateur sur la retraite qui évalue les lois qui affectent le montant des prestations de retraite d’une femme. Les autres indicateurs évaluent la mobilité, le mariage et les actifs.
Face à ces indicateurs, pour le Burundi, le score moyen pour 2023 est de 76,3 % alors qu’il était à 73,13 % en 2020. À l’origine de cette avancée, le Burundi a adopté des réformes qui interdisent toute discrimination fondée sur le genre en matière d’accès au travail, et à lever les restrictions liées à l’emploi des femmes. Le rapport montre que le Burundi a poursuivi sur la voie des réformes en imposant une rémunération égale pour un travail de valeur égale et en supprimant toutes les restrictions sur l’emploi des femmes.
« Together project » en action
Avant le projet, le constant était que malgré un important corpus législatif pour l’égalité professionnelle sur le marché du travail au Burundi, la situation des femmes était plus fragile que celle des hommes, surtout avec plus d’entraves à l’embauche et au licenciement.
Pour le CDE Great Lakes, via le projet Together, il était question de penser comment les pouvoirs publics, le pouvoir législatif, le secteur privé et la société civile peuvent agir pour identifier et supprimer les restrictions qui, dans les lois, les politiques et les institutions, empêchent d’avancer vers une réglementation du travail flexible pour les femmes. Cette question a été au cœur des discussions au Together Summit, et même deux études ont été faites sur la question et disséminés avec les journalistes avec en toile de fond un message clair qui démontrait qu’en adoptant et en appliquant des lois qui renforcent les droits des femmes sur le marché du travail, le pays ne favorisera pas seulement l’émancipation économique des femmes, mais il renforcera également leur croissance économique et la résilience sociale.
L’impact
Et le résultat ne s’est pas fait attendre. L’avancé significatif du Burundi sur cet indice « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit » de 73,13 % en 2020 à 76,3 % en 2023, en est la preuve. De 1970 à nos jours, la base de données historique de cet indice s’est imposée comme un outil important pour comprendre les dimensions géographiques et chronologiques des obstacles juridiques auxquels se heurtent les femmes sur le marché du travail. Cet avancé démontré que la suppression des contraintes juridiques auxquelles sont confrontées les femmes est corrélée à divers indices d’opportunités économiques et au développement socio-économique des femmes burundaises. La capacité d’agir de manière autonome et de travailler sans obstacles juridiques leur permet d’accéder à de meilleurs emplois, et conduit à leur plus grande participation à la vie active dans son ensemble.
Le projet Together s’est aligné aux conclusions des études récentes qui montrent que la suppression des obstacles juridiques qui brident les femmes sur le marché du travail peut aider les économies plus pauvres à rattraper les économies plus riches (Sever 2022).