Parmi les obstacles qui enfreignent les professionnels des médias à exercer et à exceller, le Freedom Media Seminar a soulevé la législation en vigueur trop rigide par des réglementations. Notre collègue Janvier Cishahayo nous explique qu’avec la récente révision du code de la presse, les professionnels des médias peuvent espérer des facilités et des améliorations dans leur travail quotidien.
« Produire des contenus qui offrent une opinion réfléchie et éclairée, et qui démontre une recherche, une pertinence, une autorité et une connaissance originale du sujet abordé sur la liberté économique » telle était l’une des recommandations formulées lors du Freedom Media Seminar 2023, militant à la libéralisation de la presse au Burundi
La raison de cette recommandation était qu’il s’était avéré que le cadre juridique dans lequel les médias burundais travaillent ne fournit pas des facilités pour produire ces contenus. Les lois et les réglementations qui encadrent la liberté de la presse, la protection des sources, et les responsabilités légales des journalistes, restent moins flexibles, et le CDE Great Lakes à travers le Freedom Media Seminar a alors recommandé la nécessité de libéraliser la loi de la presse en y apportant des reformes pour que le métier des professionnels des médias soit moins entravant.
L’impact
Ainsi, le nouveau projet de loi de la presse, portant révision de la loi n°1/19 du 14 septembre 2018 régissant la presse au Burundi vient d’être étudié par le Conseil des ministres dans sa plénière du 07 février 2024. Avec les modifications apportées, cette nouvelle loi de la presse se libéralise et permettra la promotion des idées qui éliminent les barrières de la prospérité.
Selon Gérard Ntahe, professeur de journalisme et membre de l’équipe en charge de la modification de la loi de la presse, il indique que la nouvelle loi comporte des innovations qui tiennent à redonner la valeur au métier de journalisme. « Une fois adoptée, les innovations que la nouvelle loi apporte concernent entre autres les droits des journalistes (avoir un contrat de travail, un salaire, protection sociale, etc) et la clarification de la place du cinéma et de la publicité par rapport aux médias ».
Avec cette loi, poursuit-il, aucun professionnel de medias ne sera plus emprisonné à cause de son métier: « La dépénalisation des journalistes sur certains délits de presse a été pensée avec la nouvelle loi ce qui rendra selon lui plus de liberté dans le métier. La peine privative de liberté devrait être remplacée par une peine d’amende pécuniaire comprise entre 500 mille et 1,5 million de BIF ».
Libéralisme et liberté des médias
Pour encrer encore plus de liberté dans le travail des professionnels de média, la nouvelle loi de la presse apporte la modernisation des médias en ce qui concerne les nouvelles technologies de l’information et de la communication, et l’ouverture de l’espace médiatique. « La révision de cette loi vise à promouvoir la démocratie, mais aussi la liberté de la presse et la liberté d’expression des citoyens. Il s’agit aussi de se mettre en phase avec les nouvelles technologies de l’information » souligne un haut cadre du gouvernement au Ministère de la Communication des Technologies de l’Information et des Médias.
Promouvoir un environnement légal et réglementaire moins rigide et favorable pour le monde des professionnels de médias notamment un cadre de dialogue public est plus qu’une nécessité. Il faut alors continuer à améliorer la libéralisation de la presse au Burundi en adoptant de nouvelles réformes légales et institutionnelles, jusqu’à ce que le libéralisme et la liberté des médias soient intrinsèquement liés comme les deux faces d’une même pièce.