Face à un protectionnisme grandissant, le CDE Great Lakes en partenariat avec IATP s’est levé pour défendre l’ouverture commerciale et le libre-échange via l’implémentation du ZLECAf au Burundi. Pour notre collègue Franck Arnaud Ndorukwigira, l’impact est déjà là, palpable.

Septembre 2022. Le Burundi autorisait l’importation des grains, de la farine de maïs, du sucre et du ciment en supprimant la protection des entreprises locales à la compétitivité. Une avancée qui faisait suite aux recommandations du Conseil des ministres du 29 juin au 3 Août 2022.

Pour mieux comprendre l’ampleur de la situation, revenons-en peu en arrière. Depuis 2019, le gouvernement a interdit toute importation d’engrais chimiques dans le pays. En 2016, lors du Conseil des ministres, le gouvernement burundais avait déjà interdit l’exportation des produits vivriers. En 2021, le pays interdisait l’exportation de l’huile de palme. La même année également, le pays interdisait l’import des graines et farine de maïs. De même, des produits comme le sucre et le ciment ont été interdits d’importation, pour protéger les entreprises nationales à la concurrence étrangère. 

Malheureusement, ce protectionnisme de nature à protéger l’industrie et l’économie nationale n’a contribué en rien au développement. Au contraire, il a entraîné une faible production de nos entreprises, créant ainsi des pénuries récurrente et une inflation galopante, sans oublier une baisse de la récolte pendant la saison culturale B de l’année 2022.

Le CDE à l’œuvre

Le danger était là. Il fallait ouvrir les yeux de l’opinion publique et des décideurs politiques, sur ces dangers qu’est la fermeture commerciale par le protectionnisme. En effet, l’ouverture et élargissement des marchés régionaux donnent aux producteurs et consommateurs burundais plus de débouchés et de libre choix, bien au-delà du marché parfois restreint du Burundi. Par ailleurs, grâce à l’ouverture par l’élargissement du marché et à la diversification des échanges, une plus grande spécialisation est possible, ce qui est synonyme d’amélioration de productivité, de compétitivité et in fine, de revenus et du niveau de vie.

C’est dans cette optique que le CDE Great Lakes, en partenariat avec l’IATP ont pris le devant pour susciter le débat afin de libérer le potentiel du commerce au Burundi ainsi que l’implication de la ZLCAF pour le peuple du Burundi. 

Pour y arriver, les décideurs, les réformateurs, les législateurs, le monde académique, les entrepreneurs et journalistes ont été informés sur les bienfaits du libre-échange et de l’ouverture commerciale via la ZLECAf. Les discussions n’ont pas été sans effet. Pour preuve, le débat est arrivé au Conseil des ministres, jusqu’à éclairer la prise des décisions politiques orientée vers l’application efficace des dispositions de l’Accord sur la ZLECAf, d’où est venu la suppression des produits sensibles au Burundi contre toute concurrence.

Les fruits de l’impact

La réalité est là. Grâce à cet impact, il y a réduction de la pénurie de sucre ou du ciment dans le pays. Les entreprises comme FOMI ne cessent de s’étendre en créant des filières à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur du pays. Un signe qui témoigne que grâce à l’ouverture au commerce régional sans entraves, il est possible d’accroître la compétitivité des entreprises, améliorer leurs productions, et connecter les zones excédentaires avec les zones déficitaires, permettant ainsi de satisfaire une grande partie de la demande.

Contrairement au discours souverainiste étroit, l’ouverture des marchés n’est pas porteuse de pauvreté et de misère. L’hypothèse selon laquelle le protectionnisme est mieux que le libre-échange est un mythe à déconstruire. L’ouverture commerciale et le libre-échange sont essentiels pour améliorer les conditions de vie, et les Burundais doivent libérer leur esprit des chaînes de la propagande protectionniste et embrasser la liberté économique via l’ouverture commerciale sans barrières, pour récolter les fruits de la prospérité.