La pandémie de Covid-19 que vient de connaître le monde, a mis à mal les activités économiques, dont le commerce ambulant. Le Burundi n’ayant pas connu le confinement et la fermeture des lieux publics, notre collègue Lionel Jospin Mugisha nous dresse un tableau de l’impact du Covid-19 sur le commerce ambulant au Burundi.

Les faits sont là. Cette pandémie apparue en décembre 2019 en Chine, s’est propagée dans le reste du monde, le Burundi y compris, à une vitesse incroyablement vertigineuse. Et le virus n’a pas épargné l’économie nationale, ce qui n’a pas été sans conséquences sur le commerce ambulant. En effet, la suspension des vols commerciaux et la fermeture des frontières, qui ont fait partie des mesures prises par le gouvernement pour contenir la propagation de cette pandémie, ont eu un impact négatif énorme sur le commerce ambulant. « Je sillonnais les rues de la ville de Bujumbura avec des friperies en provenance de l’Ouganda. J’achetais en gros, pour revendre au détail. Actuellement, mon business est presque au point mort, car je ne trouve pas de friperies à vendre », se plaint Alexis Ndayizeye, avant de renchérir que la pandémie a cloué au sol son business. Selon ce jeune homme, ce commerce lui rapportait un bénéfice de 15 000 Fbu par jour.

Covid-19, un propulseur

Pas que du négatif seulement. La pandémie de Covid-19 a fait naître et booster le commerce ambulant de masques. Dans un pays qui n’a pas connu de confinement, avec le port de masque obligatoire dans les transports en commun, la période représentait un pic d’activité. Dans presque tous sur les marchés, que ça soit à Bujumbura et dans d’autres provinces, aux arrêts de bus, sur les routes et ailleurs dans les quartiers, partout c’étaient des masques dans les mains des vendeurs. « Avec le commerce ambulant de masque, je parviens à gagner 10 000 Fbu de bénéfice par jour, alors que je ne gagnais que 2000 Fbu de bénéfices avec le commerce des arachides avant la pandémie, que j’ai fini par abandonner », confie Idi Nshimirimana, commerçant de masque au parking de Cotebu. Pour lui, grâce à ce revenu, il est parvenu à nourrir sa famille plus aisément qu’avant la pandémie.

Même son de tambour

Une situation pareille s’est observée avec le commerce de feuilles d’eucalyptus, de citrons et de gingembre. En effet, la Covid-19 est venue avec son lot de remèdes d’automédication à l’Africaine, et donne pignon sur rue aux feuilles d’eucalyptus, au citron et gingembre pour booster l’immunité. « Le prix varie entre 3000 Fbu à 4000 Fbu pour un sachet de feuilles, et je peux avoir entre 20 et 30 clients par jour », explique Lydia Nahimana, l’une des commerçantes ambulantes des feuilles d’eucalyptus.

Les faits ci-hauts cités en témoignent : même si la Covid-19 a cloué au sol certains commerçants ambulants, elle a créé une belle opportunité pour les autres.