Par Franck Arnaud Ndorukwigira le 8 février 2022

En présence du président de la République du Burundi, la 2ème édition des jeunes Burundais « Youth Impulse » s’est tenue à Bujumbura le 03 février 2022. Au cours des discussions, les défis de la libre-entreprise ont été à la une, quittes à proposer des solutions en défendant bec et ongles les principes de la libre-entreprise.

De 2010 à 2021, parmi 494 entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 700 millions, il y avait seulement 12 entreprises des jeunes de moins de 40 ans. Soit 2 %. Trop peu, mais compréhensif, car le taux de viabilité des entreprises des jeunes varie entre 30 et 60 %.

Au cours du Youth Impulse, il était question de rehausser ce taux de viabilité. Sans langue de bois, les jeunes burundais n’ont pas mâché les mots devant le numéro un Burundais, en devenant disciples d’Adam Smith. Lui qui suggérait que « l’impôt peut entraver l’industrie du peuple et le détourner de s’adonner à certaines branches de commerce ou de travail », la réduction des taxes est revenu à maintes reprises comme la meilleure solution, pour booster l’entrepreneuriat des jeunes au Burundi.

Trop de taxe tue les affaires

Pour Murielle Mélinda, entrepreneuse, « la taxe de 30 % pour les entreprises est exorbitante pour les entrepreneurs débutants qui ont contracté des crédits bancaires pour le démarrage des activités ». Pour elle, vaut mieux la réduire à 15 %, et la rendre payable au moins après trois ou quatre ans d’activités. La jeune entrepreneuse suggère que même en cas de faillite, le 1 % de taxe qui doit être payé pour la valeur des marchandises vendues est un facteur qui plombe la création d’autres entreprises.

Quant ‘à Pascal Bayubahe de la coopérative CJEA, il évoque que pour être exonéré de la TVA, un entrepreneur doit vendre les marchandises ou service d’une valeur de 100 millions par an. Ce qui est impossible pour les jeunes entrepreneurs débutant, qui aimerait bénéficier de cet avantage par la réduction de cette valeur au moins jusqu’à 15 millions par an.

Décentralisation, une priorité

Pour Murame Irvine Floréale, président d’Infinity group, les jeunes entrepreneurs de l’intérieur du pays sont handicapés par l’éloignement des agences comme l’ADB, BBN et OBR, et perdent beaucoup de temps et d’argent parce que ces agences sont seulement à Bujumbura et Gitega. Pour elle, il faut les décentraliser, et procéder à l’ouverture des guichets unique au chef-lieu de chaque province, pour faciliter les entrepreneurs de l’intérieur du pays.

Jeunesse, porte flambeau

Pour Aimable Manirakiza, Directeur du CDE, un think tank qui défend les principes de la libre entreprise, voir les jeunes burundais prendre le flambeau dans la défense des principes du libre-entreprise est un impact positif. Il admire le courage manifesté par ces jeunes pour la toute première fois, avec des solutions que le CDE, via la campagne Birashoboka, défendait depuis le lustre des temps. 

Ce qui reste à faire, selon le directeur du CDE, est que « les jeunes entrepreneurs puissent avoir un cadre institutionnel stable et favorable à l’esprit entrepreneurial, et que le gouvernement se retire du marché pour permettre la compétitivité, l’innovation et la productivité. Signalons que le CDE en partenariat avec l’ADB a organisé depuis l’année passée des concertations avec les différents acteurs économiques du Burundi, afin de rendre le nouveau code des investissements favorable aux jeunes.