Depuis 2015, pour aller au Burundi, le voyageur devait chercher un visa à une mission diplomatique du Burundi à l’étranger. Et comme ces derniers sont peu nombreux ou éloignés, cette longue procédure freinait les mouvements transfrontaliers alors qu’ils sont à l’origine de la multiplication des échanges internationaux. Face à ces défis, le gouvernement vient d’autoriser la délivrance du visa à l’arrivée, qui selon notre collègue Francis Cubahiro, trouve que la mesure va accroître les affaires, le commerce et le tourisme.

La bonne nouvelle est sortie le 3 décembre. « Les demandes préalables d’autorisation d’entrée au Burundi réclamées par les étrangers auprès du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique avant le départ ne sont plus obligatoires, et les voyageurs sont maintenant autorisés à payer leur frais de visas dès leur arrivée à l’un des postes frontières », détaille la circulaire.

En effet, avant de voyager au Burundi, le visa était obligatoire et uniquement délivré avant le départ, au sein de l’ambassade ou du consulat. Il n’était pas possible d’obtenir un visa en ligne, ni à l’arrivée, ce qui demandait de longues procédures, et par ricochet, des conséquences sur le commerce et le tourisme.

Longue procédure

Lin Huang est un commerçant chinois qui travaille à Bujumbura. Pour avoir son visa pour le Burundi, lui qui habite Ghangzhou, il a dû prendre un avion pour aller d’abord à Beijng où il y a une mission diplomatique du Burundi en Chine. Cela lui a pris 264 euros. Le pire, il n’a pas eu le Visa le même jour, et a été obligé de prendre un hôtel et une restauration pour 65 euros, avant de prendre un autre avion pour venir au Burundi.« Il y a un autre chinois qui a dû abandonner de venir investir au Burundi à cause de ces tracasseries réglementaires », ajoute Huang.

Même son de cloche pour Père Achillo, un prêtre argentin en mission au Burundi. En toute Amérique latine, le Burundi n’avait qu’une seule ambassade au Brésil, qui malheureusement, a fini par fermer. « Le Burundi n’ayant aucune ambassade en Amérique Latine, j’ai dû prendre l’avion pour aller à Washington chercher un visa, et j’ai dû attendre 1 mois pour avoir le Visa», confie Père Achillo, avant de demander avec insistance que « le visa soit délivré à l’arrivée pour simplifier les procédures ».

Mesure venu à point nommé

Face à ces longues et coûteuses procédures pour l’obtention du visa, c’est le Burundi qui perdait. Le pays, déjà enclavé, s’enclaver d’avantages. Selon Dénis Nshimirimana, secrétaire général de la Chambre Fédérale de Commerce et d’Industrie du Burundi, « en simplifiant les procédures de Visa au Burundi, c’est une autre voie de booster la libre circulation des étrangers au Burundi. Cela va attirer plus d’investisseurs, booster le commerce et le tourisme, et par ricochet, l’entrée des devises et des investissements directs étrangers ».

Par définition, le visa est un document attestant que vous êtes bien autorisé à vous rendre dans un pays étranger. Il se présente sous la forme d’un tampon ou d’une vignette autocollante, qui est apposé sur le passeport en cours de validité. Le Burundi, en fondant une politique attractive reposant sur les incitations comme cette simplification des procédures d’entrée au Burundi, attirera plus d’investisseurs et de touristes, facilitera le retour de la diaspora pour investir au pays, ce qui engendrera un impact positif sur la prospérité et le développement national.