La date butoir de clôture du processus d’intégration dans la communauté Est-africaine (EAC) approche. Elle a été fixée pour 2023. Ce processus prévoit le marché commun comme l’une des étapes d’intégration. Les pays membres à l’égard des plus huppés économiquement sortent leur arsenal commercial pour inonder le marché. Dans le visé du Kenya, le Burundi demeure une cible pour ses exportations. Explications de notre collègue Janvier Cishahayo.
En 2020,les exportations burundaises vers le pays de KIBAKI ontété évaluées à 280 millions de Ksh. Les produitsexportés englobaient le café, le thé,les équipements médicaux, lefourrage pour animaux, les équipements et les pièces mécaniques. Le thé et le café représentaient 91,8% des exportations totales.
En retour, les exportations kenyanes vers le Burundi étaient estimées à 65 milliards de Shillings Kenyanya ( Ksh) en 2020. Elles s’étaient fixées à 47 milliards de Ksh l’année précédente. Les données générées par le « Kenya National Bureau of Statistics »listent les produits exportés par le Kenya vers le Burundi. Ce sont les produits sidérurgiques, les sucreries, différents produits comestibles, les articles en papier, les articles en plastique, les engrais, les machines, les articles en fer et en acier, les graisses et huiles végétales, les produits pharmaceutiques, les équipements électriques, les extraits tannants, les savons et détergents, et les véhicules à moteur.
Partant de ces chiffres, on remarque queles exportations burundaises marchent à pas chancelants comparativement à celles du Kenya.Que devrait faire le Burundi pour se frayer une place dans les échanges intra régionales et se passer d’apparaitre comme seul marché d’écoulement?Au détriment de la politique protectionniste, la libéralisation peut redonner espoir aux ambitions commerciales burundaises.
Dans un contexte où le Kenya regarde de bon œil le Burundi;avec des visées d’une probable percée sur le marché congolais, le Burundi devrait en profiter pour se positionner comme un partenaire stratégiqueincontournable pour servir de relaie commercial entre les deux nations.
Toutefois, cette stratégie ne sera pas possible aussi longtemps que les barrières administratives et financièrespersisteront. Les frais de permis de séjourfacturés aux ressortissants kenyansmalgré un protocole existant sur la libre circulation des personnes demeurent une épine dans le pied du commerce burundais.
Tout droit vers la libéralisation
Face à ses voisins plus dynamiques et économiquement forts, le Burundi doitéliminer les goulots d’étranglement qui entravent son commerce.
Les points de contrôle douaniers sur les différents axes routiers devraient être supprimés pour alléger les procédures. Ces longues procéduresseraient réduites en faisant appel à unsystèmeautomatisé de vérification des documents.
Une fois les goulots d’étranglement levés et avec un secteur privé fort, la production croîtra et les exportations seront boostées. Parallèlement, l’Etat devra tout mettre en œuvre pour fournir un environnement politique propice et se dédouaner de toute activité commerciale.
Plusieurs accords visant à approfondir le commerce et le développement entre le Kenya et le Burundi ont été signés récemment. Ils ont été conclu à la suite de discussions tenues entre les présidents Uhuru Kenyatta et Evariste Ndayishimiye le 01 Juin 2021 au State Lodge Kisumu, dans l’ouest du Kenya. Parmi ces accords, on retrouvel’accord portant suppression des barrières tarifaires pour lafacilitation du transport des marchandises par camion entre les deux pays. Les marchandises concernées regroupent les produits pharmaceutiques, le pétrole, et les produits agricoles.
Ces accords ont également ciblés les domaines du bâtiment et de la construction, l’intermédiation financière, les services ainsi que les TIC.