L’égalité entre les sexes est un droit humain fondamental. Elle peut stimuler la croissance économique et améliorer les résultats. Les défis sans précédent liés à la pandémie COVID-19 ont exposé au grand jour et approfondi les inégalités mondiales. Selon un rapport de la banque mondiale, la COVID-19 a compromis de manière directe et disproportionnée les capacités socioéconomiques des femmes.  Le point avec notre collègue Janvier  Cishahayo.

Un environnement juridique qui encourage l’accès à la terre favoriserait l’inclusion économique des femmes pour les rendre moins vulnérables face à la crise. Pour beaucoup de femmes, l’absence du droit de propriété à leur égard est synonyme non seulement d’insécurité économique mais aussi de menaces pour leur santé et leur sûreté.

Au début de l’année 2020, il était devenu clair que la COVID-19 n’était pas seulement une urgence sanitaire publique car la pandémie a occasionné des effets économiques et sociaux à long terme. Le nouveau rapport de la banque mondiale intitulé « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2021 » montre que la pandémie a affecté les hommes et les femmes de différentes manières ; que la collecte et l’analyse de données pourraient apporter un éclairage sur les dimensions de la maladie, et la réponse des gouvernements en matière de genre. Et si des cadres juridiques et des systèmes judiciaires robustes étaient essentiels pour maintenir la stabilité, sauvegarder les droits des citoyens et apporter un soulagement à la situation d’urgence en temps de crise ?

Des inégalités qui persistent

Au Burundi et dans de nombreux pays dans le monde, l’absence de lois continuent d’entraver la capacité des femmes à entrer dans la population active ou à créer une entreprise. En moyenne, les femmes ne jouissent que de trois quarts (3/4) des droits reconnus aux hommes.

Bien que les récessions soient souvent associées à un impact disproportionné sur l’emploi des hommes, la COVID-19 a surtout affecté des secteurs dans lesquels la part de l’emploi des femmes est élevée. Les données de l’unité d’analyse des entreprises de la Banque mondiale révèlent un recul plus marqué de la proportion de femmes employées à temps plein par rapport aux hommes employés à temps plein.

De plus, les femmes sont particulièrement beaucoup plus exposées aux effets de la pandémie. Malheureusement, elles continuent de gagner moins que les hommes pour le même travail, et elles sont confrontées à plus de risques de violence dans leur foyer. Des droits de propriété robustes peuvent permettre aux femmes de mobiliser leurs actifs pour un gain économique, accroître leur sécurité financière et leur fournir la garantie nécessaire pour démarrer une entreprise.

L’aptitude des femmes à posséder et gérer des terres présente une corrélation positive avec l’accès au financement. Le droit foncier peut jouer un rôle important dans l’établissement de relations plus égalitaires entre les sexes au sein du ménage et valoriser le statut des femmes dans la société. 

Les pouvoirs publics devraient instaurer les réformes sur le droit de propriété pour rendre plus résilientes nos sœurs face aux répercussions dévastatrices de ce fléau planétaire qui peine à s’essouffler.