Le secrétaire général adjoint de l’EAC vient d’annoncer que très prochainement, le vaccin contre la Covid-19 sera obligatoire pour voyager dans l’EAC. Alors que seul le Burundi parmi les pays de l’EAC n’a pas encore commencé à vacciner son peuple contre la Covid-19, notre collègue Francis Cubahiro trouve qu’il est serait judicieux de repenser la politique santaire du Burundi en ce temps de la pandemie.

L’annonce, a été faite le 26 août, lors de la 4ème édition du salon industriel au Burundi. Le Burundi, ayant déjà accepté la vaccination sur son territoire, aucune mesure officielle ne va dans le sens d’une politique sanitaire urgente. Par-là, dans l’EAC, le Burundi reste le seul pays qui n’a pas encore entrepris la vaccination de son peuple contre la Covid-19.

Pour cette raison, l’annonce du secrétaire général adjoint de l’EAC est tombée comme un couperet. Le Premier ministre burundais n’a pas d’ailleurs tardé à réagir. Acceptant le vaccin, il a demandé à la communauté est-africaine de ne pas le rendre obligatoire pour respecter les libertés et droits des peuples de l’EAC. Il a ainsi appelé cette communauté à respecter la libre circulation des habitants des Etats membres, pourvu qu’ils soient testés négatifs à la Covid-19 quand ils franchissent les frontières de ces pays.

Politique sanitaire urgente de vaccination, une nécessité

L’annonce a créé une remue. Pour Sixte, entrepreneur, il plaide pour une politique sanitaire urgente de vaccination contre la Covid-19 au Burundi. « Sans cette politique de santé, comment allons-nous voyager ou faire des affaires au moment où le pass-sanitaire est en train d’être une obligation régionale (EAC) voir internationale ? », confie Sixte sans y aller par le dos de la cuillère.

Même son de tambour pour Anglebert, industriel, qui analyse la vaccination en rapport avec le poids des investissements directs étrangers dans le pays pour booster le développement économique. « Sans cette politique sanitaire urgente de vaccination contre la Covid-19, le Burundi risque d’être classé dans une zone rouge par le reste des autres pays, ce qui ne sera pas sans impacts négatifs sur le flux d’investissements directs étrangers », renchérit Anglebert.

Pour Olivier Suguru, président de l’Association des Industriels du Burundi, il souligne que le volet libertaire ne doit pas être oublié dans cette politique. « Se faire vacciner devrait être un choix personnel, mais non une obligation », explique-t-il. Il affirme ces dires en citant le code de l’offre et services de santé au Burundi, qui stipule que le patient a le droit d’être parfaitement informé sur la thérapeutique qui lui est proposée afin de décider en conscience s’il adhère ou refuse le traitement médical. Ce qui traduit que le choix est personnel et ne devrait pas être imposé par un Etat ou une quelconque communauté.

Kanguka, à la une

Il y a une année et demie, le CDE lançait la campagne KANGUKA pour défendre l’assouplissement des contraintes réglementaires influencé par la pandémie du Covid-19 et l’instauration d’une politique de santé à long terme. Au moment où le pass-sanitaire est en train de devenir international jusqu’à toucher l’EAC, et le Burundi en particulier, il est temps que la politique sanitaire urgente de vaccination soit au cœur des discussions des autorités burundaises, tout en respectant les droits et libertés des peuples, enfin que ce dernier n’entrave pas la libre circulation des Burundais.