Au Burundi, l’élargissement de l’assiette fiscale ne cesse d’aller crescendo. Cela, pour financer le budget de l’Etat et apporter tout ce que l’aide étrangère allait apporter.Pour notre collègue Lionel Jospin Mugisha, cette politique est mal adaptée à l’économie du pays. D’ailleurs, pour lui, c’est une fausse bonne idée. Analyse.

Un petit tour sur la toile de l’oiseau bleu (Twitter) pour commencer. Il est 11h, je prends mon téléphone pour suivre l’actualité de mon pays comme à l’accoutumé. Scotché, je suis tombé sur le Tweet de l’OBR parlant de la redevance annuelle routière. Tout à coup,mon cœura été brisé en mille morceaux.Moi qui espérait que le climat des affaires allait s’améliorer.

Au titre de la gestion budgétaire 2021/2022, il est institué une redevance annuelle routière forfaitaire qui varie entre 10 000 BIFà 1 000 000 BIF et une taxe spécifique anti-pollution pour les véhicules âgés de 10 ans et plus qui est fixée à 2 000 000 BIF par véhicules. Une tragédie absolue pour une population touchée par les impacts économique de la pandémie du Covid-19.

Cette décision ne sera pas sans conséquences. Elle ne fera qu’enfoncer l’épine dans la blessure. Néanmoins, elle doit être payée avant le 31 octobre de cette année. Ne pas payer dans les délais sera sanctionné par une amande de 50% des frais de cette redevance. Pourtant, selon l’OBR, cette taxe n’est pas une surtaxe. Pour eux, c’est une collecte de fonds qui se fait une fois par an et qui permet au gouvernement de faire des réalisations qu’un seul individu ne peut pas faire.

Or, pour les analystes libertariens, ils ne le voient pas de cet œil. D’ailleurs à mon avis en tant qu’analyste, des questions ne manquent pas. Pour y voir clair, un petit saut dans le budget 2021/2022. Sur chaque litre d’essence ou de gasoil acheté, le consommateur paie 80 BIF destinés à l’entretien du réseau routier. Ce n’est pas tout, de même, un usager de téléphone mobile qui achète un bouquet internet supérieur à 1GB, se voit imposer 18% du coût d’achat. Pourquoi alors autant de taxes pour réhabiliter les routes ? Les Burundais sont-ils capables de payer ces taxes malgré l’impact du Covid-19 ? Il n’aura pas de conséquences ? 

Les libertariens  eux s’inquiètent…

Pour eux, ces nouvelles dispositions viennent pour compliquer au lieu de simplifier et augmenter les revenus de l’État. Alors que le pays est  frappé par les impacts économiques du Covid-19, beaucoup s’inquiètent de plus avoir ces moyens.« Avant la pandémie du covid-19 j’avais beaucoup de clients, mais, aujourd’hui il n y a plus d’argent. Avec le paiement de la  redevance routière,ça va s’empiré. On va s’enfoncer dans la pauvreté » se plaint Jimmy, un chauffeur de taxi Buja-Gatumba.

A mon avis, cela ne réduira pas le déficit. Nous ne pouvons pas réduire le déficit dans notre pays en augmentant les taxes. Augmenter les taxes ne fera qu’augmenter les dépenses, laissant le déficit au niveau le plus élevé que le public puisse supporter. Ce que ces taxes vont engendrer, c’est plus de pauvreté. Et pour preuve (et c’est un exemple), vous voyez que dans notre pays les riches continue à s’enrichir alors que les pauvres s’appauvrissent davantage.Les riches, eux, ne perdent rien.

Le gouvernement devrait encourager un environnement économique stable et favorable plutôt que d’essayer d’augmenter les taxes. Il devrait abandonner la politique budgétaire d’austérité. Car dans le cas contraire, s’il continue d’élargir l’assiette fiscale, l’évidence est qu’il court un risque dangereux.