Le communiqué sorti le lundi 5 Avril 2021 par l’administrateur de la Commune Muyinga stipule que la Coopérative « AMATA Y’AKANOVERA » est la seule qui a les prérogatives, les moyens et le matériel nécessaire pour la collecte du lait dans la Commune. Une situation qui dérange notre collègue Janvier Cishahayo.
Damascène NTIBIRANGEZA, éleveur de bovins de race amélioré est inquiet face à cette mesure. Pour lui, le prix plancher de 900 BIF fixé pour la vente d’un litre de lait est trop bas vu qu’il pouvait vendre sa production au plus offrant généralement supérieur à 900 BIF ; sans pour autant aller jusqu’à MUKONI.
Une filière « lait » aux multiples défis
Les éleveurs qui font le commerce laitier à MUKONI sont contraints d’ajouter les frais de déplacement pour arriver au centre de collecte de la coopérative qui détient le monopole. Des coups supplémentaires qui constituent un fardeau pour ces producteurs aux capitaux limités.
Le cas de MUKONI n’en demeure pas une exception car la filière lait reste minée de différents défis ; qui pèsent sur les petits commerçants vivant quotidiennement du secteur et indirectement sur les consommateurs. Il y a donc imminence du développement de cette filière afin de répondre aux besoins de huit millions de consommateurs sur le territoire burundais.
Un vaste programme de repeuplement du cheptel matérialisé par l’importation et la distribution aux paysans des vaches laitières de qualité améliorée a été initié par le Gouvernement du Burundi en Juin 2017. Et après quelques mois du lancement du programme, l’ordonnance ministérielle du 20 septembre 2017 relative aux conditions de production, de collecte, du transport du lait et produits laitiers destinés à la consommation humaine au Burundi, a constaté que la production du lait avait fortement augmenté en passant d’1 litre par vache à au moins 4 litres par jour. Cette production est depuis distribuée par le canal des circuits formels et informels de commercialisation tout en respectant les lois du marché. Dans le cadre du marché informel par exemple, la production était directement livrée aux consommateurs du voisinage immédiat du producteur et des environs.
Que faire pour développer ce secteur
Il est donc à constater que des actions ont été entamées pour le développement de la filière mais le succès peine à se faire sentir. Alors que faire pour développer ce secteur sans pour autant continuer à sombrer dans le monopole? A mon humble avis, le programme de repeuplement du cheptel devrait continuer en mettant en place de mesures accompagnatrices afin de faciliter l’attrait des investissements aussi bien publics que privés. Il faudra aussi vulgariser et expliquer les textes qui réglementent cette filière à touts les intervenants du secteur, la construction de nouvelles unités artisanales, semi-industrielles et industrielles et initier un programme national de soutien aux petites et moyennes entreprises burundaises. Toutes ces actions viseraient à assainir la filière dans le strict respect du libre-marché et du libre échange.