Au Burundi, les femmes sont mises à l’écart dans le domaine foncier. Elles connaissentde nombreux problèmes liés à l’héritage. Pourtant, plus de 90% de ces femmes exercent dans le secteur agricole, moteur de croissance de l’économie nationale. Pour notre collègue Lionel Jospin Mugisha,les femmes devraient avoir une facilité d’accès à la terre, car elles sont les poumons de notre économie. Coup de projecteur et Analyse.
Pour commencer un peu de chiffres pour comprendre. Selon une étude de la FAO sur le Burundi, 97,4% des femmes burundaise exercent dans le secteur agricole. Une des activités dominantes de l’économie qui rapporte en valeur ajoutée plus de 50% du PIB, 95% de devises et 95% de l’offre alimentaire et de la matière première à l’agro-industrie.
Ces indicateurs montrent le rôle potentiel de la femme dans la contribution à la croissance économique. Malheureusement, elles sont mises à l’écart dans le domaine fonciermalgré le rôle éminent qu’elles assurent au sein de notre pays. Or, pourtant, la terre est la base de la production agricole.Un paradoxe qui pèse sur le développement du pays.
D’après la tradition, la femme n’a en effet pas le droit d’en être propriétaire. Elle revient à l’homme. Même si c’est elle qui est la principale actrice des travaux champêtres, non seulement elle n’a pas droit à la terre mais, elle n’a pas non plus de droit de décision sur les revenus provenant de cette terre. Or, contribuant ainsi au développement et à la croissance économique, ces femmes devraient avoir une facilité d’accès aux facteurs de production. Pourtant, la situation est actuellement toute autre. Un enjeu majeur pour le pays par rapport aux objectifs de réduction de la pauvreté et de croissance économique.
Les conséquences du point de vue économique sont légion
Lorsque la femme n’a pas accès à la terre et qu’elle doit assumer une bonne partie des travaux des champs et des tâches domestiques, le seul facteur sur lequel elle a une influence est sa progéniture, laquelle constitue une assurance pour le présent et pour le futur. Pour réduire alors sa vulnérabilité, la femme fait donc beaucoup d’enfants. Il s’agit là d’une stratégie de défense quimalheureusement, à de lourdes conséquences sur l’économie du pays en général.
Le PND (Plan National de Développement 2018-2027) ……
Au gré de ce plan national de développement, il est prévu une croissance de 10,7 % en 2027. Selon ce document, l’agriculture de marché est envisagée comme une stratégie.Or, pour y arriver la femme ne doit pas être oubliée vus que 97,4% des femmes burundaise exercent dans ce secteur. À mon humble avis, le gouvernement a un grand rôle à jouer.
Loi sur les successions et les régimes matrimoniaux, l’urgence absolue
À voir les obstacles auxquels elles sont confrontées et les enjeux pour l’économie du pays l’État burundais est le numéro un à assurer la suppression des clauses discriminatoires liées à la propriété foncière et les droits de propriété. La loi sur l’héritage des femmes devrait être remise sur la table de discussion, pour faire en sorte que les lois portant sur les droits patrimoniaux et les droits de succession ne soient pas discriminatoires à l’égard des femmes, car ils contribuent au développement et à la croissance économique de notre pays (les chiffres en témoignent)
Il faut alors revoir la loi sur les successions, les régimes matrimoniaux et les libéralités, car aussi longtemps que des moyens conséquents et des politiques adéquates ne seront pas consacrées à la suppression des clauses discriminatoires liées à la propriété foncière et les droits de propriété, le développement du Burundi restera une utopie.