Pour une nation, le commerce international est un élément très important. Pour se développer économiquement via le commerce, il est plus que nécessaire de comprendre les stratégies de commerce extérieur pour adopter des politiques commerciales pertinentes qui permettent d’améliorer l’économie du pays. Que choisir entre une politique de promotion aux exportations ou de substitution aux importations ? Le point avec notre collègue Kelvin Ndihokubwayo.
Durant les années 1960 jusqu’à aujourd’hui, il existe plusieurs politiques menées par les pays en voie de développement dont le Burundi. Parmi ces politiques, il y a celle de l’industrialisation par substitution aux importations (ISI) et celle de l’industrialisation par promotion des exportations.
Le premier est fondé sur des barrières tarifaires ou non tarifaires permettant au pays de produire lui-même ce qu’il importait à l’origine. Cette politique met le pays qui l’adopte en situation d’indépendance par rapport aux autres pays. L’idée est de substituer les importations par une production nationale. Pour ce faire, en raison de faire face à la concurrence internationale, le pays limite l’arrivée d’importation en instaurant des droits de douane et des contrôles qualité, afin d’ouvrir un marché pour les industries locales, puis, soutenir la croissance rapide de ces entreprises au moyen de subventions élevées.
Et concernant la deuxième politique, elle s’appuie sur des politiques protectionnistes du marché interne et sur une promotion des échanges commerciaux d’exportation. Cette double stratégie commerciale est souvent appuyée sur des politiques favorables à l’accueil des investissements directs étrangers (IDE). Rappelons que c’est ce modèle qu’a utilisé le Japon depuis l’après deuxième guerre mondiale ainsi que les dragons asiatiques dès les années 1960 pour se développer.
La substitution aux importations et ses limites
Appliquer une politique commerciale de substituer les importations par la production nationale revient à instaurer des mesures protectionnistes. Les cas qui s’observent au Burundi ne sont autres que les interdictions d’importer certains biens et services comme les graines de maïs, les cultures vivrières, etc ; ou la fixation des quotas à ne pas dépasser et cela dans le but de protéger les industries locales naissantes face à la concurrence internationale.
Nonobstant, au pays des tambours, les industries de transformation ne sont pas encore nombreuses. Même le peu qui s’y trouve n’est pas à mesure d’être compétitifs au niveau des prix car avec des industries au stade embryonnaire les coûts de productions sont élevés dès le départ (les charges fixes sont élevées). D’où premièrement, il est difficile à ces industries et entreprises locales de satisfaire la totalité de la demande burundaise. Donc par ricochet, bienvenue les pénuries (de sucre, de ciments, etc), les spéculations. En plus, en raison du pouvoir d’achat de la population burundaise, la hausse des prix qui en découle nuit au bien-être des consommateurs.
Oui, pour répondre aux problèmes des devises que connaît le pays, cette politique paraît salutaire. Néanmoins et si il y a des représailles venant des autres pays, qu’adviendra le pays par exemple pour l’approvisionnement en pétrole et carburant.
Exportations, moteur du développement économique et social
L’exportation est une activité économique et commerciale cruciale pour acquérir des devises lesquelles sont pour une nation des moyens d’intervention économique et financière sur les marches extérieures. En d’autres termes, les exportations permettent de stimuler une économie en valorisant le travail d’un pays auprès des autres et en assurant la pérennité de ses entreprises par le biais du renforcement de leur position sur les marches régionales et mondiales.
Le Burundi pour se développer devraient protéger ces entreprises et industries naissantes mais jusqu’à une certaine échéance pour les laisser place à la concurrence internationale par la promotion des exportations. Pour y arriver, le mot à l’ordre du jour doit être la prise des mesures concernant essentiellement les incitations à la production destinée à l’exportation et la stimulation des exportations proprement dites.