Au gré des rapports, le Burundi reste le pays le moins attractif pour les investissements directs étrangers. Malgré cela, ces derniers constituent l’un des principaux catalyseurs du développement socio-économique du pays. Pour notre collègue Lionel Jospin Mugisha, le gouvernement devrait changer sa politique en matière d’attractivitédes investissements pour booster les investissements internationaux afin de sortir le pays des tambours sacrés du marasme économique. Analyse.
C’est une évidence, le Burundi n’attire pas beaucoup d’investissements au niveau international. Selon les rapports, le Burundi est toujours absent sur la liste des pays ayant attiré le plus d’investissements étrangers. En témoigne son classement à l’indice de la Banque mondiale Doing Business. Dans ce contexte, le climat des affaires, la corruption,l’instabilité macroéconomique, le faible développement du secteur privé, le manque de liberté économique et d’infrastructures peu développées dans un pays enclavé freinent l’attraction des investissements internationaux comme le soulignent plusieurs études et rapports sur le Burundi. Pour y voir clair, un petit saut dans ce rapport. (Burundi : une évaluation du climat des investissements).
Coup de projecteur
Ce rapport porte justement sur l’analyse de l’environnement des affaires burundais dans toutes ses dimensions. Les résultats de ce rapport parlent d’eux même et sont on ne peut plus clair. Dans ce rapport, les résultats montrent que les entreprises installées au pays n’ont pas une perception globalement favorable de l’environnement des affaires.
Les faits sont là. Les formalités de création d’entreprise, l’environnement bureaucratique étouffant, le poids de la fiscalité sur les profits des entreprises sont un casse-tête.Le système bancaire peu présent dans le financement des entreprises, les coupures d’électricité, l’enclavement du pays et la corruptionviennent enfoncer le clou.
À mon avis en tant qu’analyste, les décideurs devraient s’attaquer aux vrais problèmes : les causes profondes de l’échec des politiques qui érodent le climat de l’investissement au Burundi. Car loin d’attirer les investissements étrangers, elles ne font que décourager.
Amélioration du climat des affaires, l’urgence absolue.
Le défi du Burundi pour attirer des investissements internationaux est considérable. Pour ce faire, l’amélioration du climat des affaires s’avère alors essentielle pour qu’une stratégie d’attraction des investissements internationaux soit efficace. Le Burundi devrait adopter différentes mesures et parmi celles-ci une réforme de la fiscalité des entreprises. Il devrait développer une politique de concurrence cohérente et éliminer les barrières administratives à la création d’entreprises, en un mot la libéralisation de l’économie.
Et cela, sans oublier de permettre l’investissement privé dans les infrastructures et dans les autres secteurs clés de l’économie burundaise. Aussi,à lutter contre la corruption et d’autres formes de recherche de rente qui alourdissent les coûts et introduisent des distorsions dans les politiques, et à renforcer la crédibilité afin de rassurer les entreprises étrangères et de les inciter à investir.
Mettons-nous à l’école de la Tanzanie.
Chez nos voisins du pays de Mama Samia, Ils ont priorisé une politique d’industrialisation du pays pour accroître la production manufacturière, l’exportation et l’attraction des investisseurs étrangers. Le gouvernement a mis en œuvre un plan robuste de bonne gestion de l’argent publique. Pour lutter contre la corruption et garantir la transparence et l’efficacité dans l’utilisation des ressources financières de l’Etat, le pays s’est dotée d’une plateforme centrale de contrôle des transactions financières publiques, et d’un e-gouvernement chargé de coordonner, superviser et promouvoir les initiatives du gouvernement de façon électronique. Il a fallu une stabilité politique, économique et une amélioration du climat des affaires pour ouvrir les bras aux investisseurs étrangers.
Au cours des cinq dernières années, elle a attiré environ 1 milliard de dollars américains d’investissements directs étrangers, la faisant occuper la 12èmeplace des pays africains selon l’attractivité pour les investisseurs.Un bel exemple que le Burundi devrait suivre. D’ailleurs et si la sous-région nous inspirait ?