Au Burundi, d’après le Plan National de Développement 2018-2027, il est prévu une croissance de 10,7 % en 2027.Néanmoins, pour y arriver, toutes les activités économiques ne doivent pas être oubliées. Inspiré par la campagne Fungua Njia sur le libre-échange, notre collègue Lionel Jospin Mugisha trouve que l’État devrait soutenir le petit commerce transfrontalier qui est tombé aux oubliettes, car il joue un rôle fondamental en matière de développement et de croissance. Coup de projecteur et Analyse.
Ce qu’il faut savoir d’emblée ː lorsque l’on est un pays pauvre et enclavé comme le Burundi, le commerce aux frontières est un outil économique de choix. Il sert de moteur de croissance et de développement.Pour preuve (et c’est un exemple), selon les chiffres révélés par la toute première enquête sur le commerce transfrontalier réalisé par la BRB (Banque de la République du Burundi) en 2018,le flux des échanges du commerce transfrontalier informels au Burundi a dépassé 92 milliards de Fbu.
Selon une étude sur le Burundi, ce commerce constitue un aspect important de l’environnement social et économique du pays. Il contribue à encourager la solidarité entre les communautés frontalières. Ce qui est très important pour le libre-échange. Et améliore aussi les conditions de vie, crée des emplois et contribue aux revenus de population dans les zones frontalières. Cela joue donc à de multiples égards un rôle crucial pour la prospérité, la croissance et la réduction de la pauvreté.
Malheureusement…
Malgré tous ces avantages, les petits commerçants (es) exerçants ce commerce se heurtent à des difficultés considérables. Les enquêtes montrent que la multitude des taxes est considérée comme problème principal de ces commerçants. La faiblesse du capital, la multitude de services à la frontière et les tracasseries policières ne font qu’enfoncer le clou dans la plaie. Pire, ces difficultés sont particulièrement ressenties par les femmes. Or, tout cela les empêche en fin de compte de tirer pleinement parti des avantages de ce commerce et limite la possibilité pour les pouvoirs publics d’utiliser ce commerce comme outil de croissance et de réduction de la pauvreté.
Comment prétendre alors que personne ne doit être oublié du développement, d’après le Plan National du Développement 2018-2027, si les petits commerçants transfrontaliers se heurtent à des sévères contraintes ?
Pistes de solutions.
À mon humble avis, le gouvernement a un grand rôle à jouer. Il devrait donc aider ces commerçants à sortir de l’économie informelle pour entrer progressivement dans l’économie formelle. Mais pour atteindre cet objectif, il faut au préalable trouver une réponse aux raisons qui poussent ces commerçants à opérer dans l’informel.
Il s’avère alors nécessaire de réduire les taxes en fonction des possibilités financières des petits commerçants et de limiter le nombre des services à la frontière. Cela sans oublier d’établir des politiques nationales coordonnées en faveur des commerçants transfrontaliers, dont les femmes, car le petit commerce transfrontalier ne doit pas être considéré d’une manière isolée vu qu’il contribue à la croissance du pays, mais doit faire l’objet d’une politique nationale intégrée, qui implique la coordination des institutions et ministères nationaux (ministère du Commerce et de l’Industrie, service des Impôts et Taxes , ministère du Genre, ministère des Finances, etc.) pour promouvoir ce commerce dans le but de lutter contre la pauvreté et de booster la croissance du pays.
Le gouvernement a besoin de faire davantage d’efforts pour soutenir ce petit commerce, et plus particulièrement reconnaître son importance dans la contribution du Plan Nationale de Développement 2018-2027. Cette mesure ne serait pas seulement avantageuse pour les petits commerçants transfrontaliers, mais permettrait aussi le développement du pays entier.