L’épidémie de Covid-19 a provoqué une profonde perturbation du commerce mondial. Au Burundi, les faits sont têtus et les chiffres en témoignent. Or, pour notre collègue Lionel Jospin Mugisha, cela n’est pas sans conséquence dans un pays comme le Burundi.Que faire alors pour limiter son impact ?
Partons du bilan pour commencer. Selon les chiffres, il n’y a plus de doute, la crise du covid-19 a eu des répercussions sur l’économie du Burundi. Il a été confronté à un double choc de l’offre et de la demande. D’après un rapport de la BRB, l’exportation du café a baissé de 66%, les réserves de change ont reculé de 35,7%, la dette publique s’est accrue de 4,4% et le taux d’inflation à 6%.
Les faits sont là. Avec la pandémie, il y a eu un recul des principaux produits d’exportation du Burundi sur les termes de l’échange. Or, au Burundi, une grande partie de devises du pays provienne des recettes d’exportation. Une tragédie absolue.
Il y a eu également d’autres contraintes d’offre liées aux perturbations causées par la peur d’être infecté et la limitation des mouvements de personnes et de biens. Cela a pesé sur les coûts de transactions et a perturbé le commerce et le transport, ce qui a provoqué plusieurs contraintes entravant l’importation. Et de ce fait, le commerce a été exposé à la rareté des marchandises importées. Ce qui a entraîné des pertes substantielles pour les commerçants.
Des cas loin d’être isolés
Beaucoup de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance, y compris ceux qui travaillent dans le commerce transfrontalier et ceux qui travaillent dans l’économie informelle.Le tourisme et l’hôtellerie n’ont pas été épargnés. En raison de restriction des voyages internationaux, ils ont été touchés. Malheureusement, les autorités ont mis beaucoup du temps et de moyens dans le secteur de la santé et l’aspect économique a été oublié.Or, selon l’économiste Pierre Claver Banyankiye, si rien n’est fait pour relancer l’économie burundaise, les conséquences du covid-19 vont basculer dans la pauvreté de nombreux ménages.
Que faire alors ?
L’évidence est que l’impact économique qui se profile pourrait être plus dévastateur que le virus lui-même au Burundi. À mon humble avis, le gouvernement devrait trouver un équilibre entre la prévention et la maîtrise de l’épidémie sur le plan économique. Les réponses politiques doivent privilégier dans l’immédiat deux objectifs : les mesures de protection sanitaire et la liberté économique. Le gouvernement devrait libéraliser le système économique. La liberté économique apparaît comme un sujet d’analyse prioritaire pour gérer cet impact.Ce dernier est nécessaire pour que les entreprises et les commerçants puissent s’adapter rapidement, tout en manœuvrant du mieux possible face aux défis financiers et opérationnels qui se dressent sur leur route actuellement.