Dans les enceintes de l’Émeraude Hôtel, en date du 20 janvier 2021, le CDE Great Lakes en collaboration avec l’Agence Burundaise de Promotion des Investissements organisaient un atelier de restitution de l’étude sur l’analyse de la résilience du système de santé burundais face aux épidémies qui s’inscrit dans le projet Kanguka du CDE Great Lakes.
Devant un public composé des représentants du Ministère de la Santé Publique, de la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie au Burundi, du Ministère du Commerce, des Membres de la société civile burundaise, du secteur privé, du monde universitaire, des réformateurs œuvrant dans certaines institutions publiques, des professionnels de la santé ainsi que les professionnels des médias; Aimable Manirakiza, Directeur exécutif du CDE Great Lakes, dans son mot d’accueil soulignera que le présent atelier s’organise dans une période particulière car nul n’ignore que le COVID-19 l’une des pandémies se fait parler de plus en plus d’elle au Burundi.
Il insistera en disant que les épidémies peuvent s’écraser sur des systèmes de santé les moins capables de les faire face, comme celle du Burundi, d’où une politique de santé à long terme s’avère être la solution idéale pour les prévenir et ralentir leur transmission tout en évitant toute récessions économiques, et que c’est pour cela que le CDE a lancé le programme Kanguka.
Dans son mot d’ouverture, Musharitse Désire, directeur de l’API fera savoir que le présent atelier s’inscrit dans le cadre du partenariat API/CDE qui vise à réfléchir et à promouvoir des solutions politiques libérales et locales qui protègent les emplois, les entreprises, les revenus et les individus concernés par le Covid-19 au Burundi. Et d’appeler à tous les participants de suggérer des voies et moyens efficaces pour faire face aux différentes épidémies actuelles ou potentielles au Burundi pour maintenir les activités économiques.
La santé est un droit, pas une faveur
Dr Franck Arnaud NDORUKWIGIRA, Consultant, Médecin et Chef de service des urgences à l’hôpital de district de Mutaho et Membre du CDE, dans sa présentation, a noté que comme la santé est un droit légitime inscrit dans la constitution du Burundi en ses articles 17 et 55, et que le PND 2018-2027 place la santé et le bien-être de la population burundaise au cœur du développement du Burundi, il faut des mesures incitatives visant à renforcer la politique de santé à long terme, en vue de diminuer la pauvreté par le maintien du capital humain en bonne santé.
Après avoir dégagé les épidémies en cours au Burundi dont le Covid-19, il a montré les caractéristiques du système sanitaire au Burundi, les mesures de santé publiques à la riposte des épidémies et les défis du système de santé burundais pour y faire face. Ce expert en santé n’oubliera pas de recommander l’accélération de la mise en fonction effective du centre d’opération des urgences de santé publique au Burundi, la nécessité de la révision du décret régissant l’exercice des pharmacies au Burundi vieille de 40 ans, l’augmentation du personnels de soins dans les structures de soins du pays, la concurrence loyale dans le domaine pharmaceutique entre secteurs privé et public, l’évaluation et atténuation des obstacles financiers potentiels à l’accès aux soins en cas d’épidémie et la libéralisation des prix des médicaments.
Voies et moyens
Au moment des travaux en groupe, l’échange portera autour des questions de savoir :
Comment maintenir l’activité économique pendant cette période de COVID-19 ? Quels sont les voies et moyens pour faire face au COVID-19 ? L’audience précisera qu’il faut valoriser les interventions sur la prise en charge des épidémies jusqu’au réseau des «Baremeshakiyago», la mise en application effective du “régional cargos and drivers trucking system” de l’EAC, la libéralisation du certificat de Covid-19 négatif, des ventes et approvisionnements groupés pour les petits commerçants, s’approprier la technologie e-commerce, l’uniformisation des politiques sanitaires en rapport avec le COVID-19, ouvrir les frontières stratégiques et y installer des équipements performants (tests avec des résultats rapides) sans oublier de promouvoir les plateformes d’autodiagnostic au Burundi.
En terminant, les participants ont recommandé également l’instauration d’une campagne nationale sur le respect des mesures barrières, sans oublier de prévoir une ligne budgétaire permanente pour les épidémies par la diminution des dépenses dans certaines lignes budgétaires existantes.
Pour clore l’atelier, le Représentant de l’API, remerciera les participants tout en les rappelant que la crise sanitaire et socio-économique engendrée par la COVID-19, le paludisme, le choléra, la rougeole, la menace à Ebola, ne s’agissait pas seulement d’un problème de santé publique mais aussi un problème de développement économique national d’où la nécessité de militer contre ces épidémies.