Adoptée le 21 mai 2018 et formellement entrée en vigueur le 30 mai 2019, la Zone de libre-échange continental africain (ZLEC) fait rêver plusieurs pays africains qui espèrent en tirer bénéfice. Mais alors, que faut-il comprendre de ce cadre d’échange historique. Le point avec notre collègue Aimable Manirakiza.
Un petit rappel pour commencer. Cet accord est formellement entré en vigueur le 30 mai 2019, après le dépôt de la 22ème ratification auprès de la Commission de l’Union africaine. Une ratification qui a permis d’atteindre le seuil minimal requis de l’accord pour déclencher l’entrée en vigueur de la zone. Qui plus est, le lancement de la phase opérationnelle a eu lieu lors du sommet extraordinaire de l’UA à Niamey le 7 juillet 2019.
Mais, il faut le savoir, le projet de la ZLEC ne date pas d’aujourd’hui. C’est en faut un vieux projet. En effet, selon les objectifs du Traité d’Abuja de 1991, le processus d’intégration de l’Afrique devait être achevé par la création de la Communauté économique africaine selon une approche séquentielle en six étapes de 34 ans.
Une zone aux multiples protocoles
Le Zlec, c’est beaucoup de protocoles. Ainsi, il y a celui relatif au commerce des marchandises qui vise l’élimination des droits de douane et restrictions quantitatives à l’importation, la facilitation du commerce et transit, le recours commerciaux, protections pour les industries naissantes et exceptions générales, la coopération sur les normes et réglementations de produits
Qui plus est, il vise l’élimination des barrières non tarifaires, la coopération des autorités douanières ainsi que l’assistance technique, le renforcement des capacités et coopération.
Autre protocole important, c’est celui relatif aux services. Et entre autres, il concerne la transparence des normes et des règles, la reconnaissance mutuelle des normes, licences, la certification des fournisseurs de services ainsi que la libéralisation progressive des secteurs de services.
Et comme pour donner des gages de transparence, le Zlec prévoit un protocole sur les négociations. Des négociations qui devraient concerner les droits de propriété intellectuelle, les Investissements intra-africains et la politique de concurrence
Avec quels objectifs
Soumise à la signature et ratification dès mars 2018, le ZLEC propose de créer une zone de libre-échange au sein de laquelle les pays s’entendent pour abaisser les barrières commerciales existantes entre eux. Elle vise aussi la réduction des tarifs douaniers pour 90 % des produits et la mise en place d’un marché libéralisé des services entre les États membres de l’UA.
L’objectif est d’aller, à terme, vers une entité continentale qui ressemblera à l’Union européenne actuelle, c’est-à-dire vers une zone de libre-échange, doublée d’un marché commun caractérisé par la libre circulation des investissements et des travailleurs, et d’une union douanière qui implique une politique commerciale commune à l’endroit des pays extérieurs à la zone.
De quoi inspirer un espoir aux pays africains dont les échanges entre eux sont parmi les plus faibles du monde.