Le 16 septembre de cette année, le Président a appelé les banques à échelonner la durée de remboursement des crédits prises par les entreprises du secteur touristique vu qu’elles ont été impactées par la pandémie du Covid-19. Le 26 octobre, les hôteliers ont demandé à l’OBR de supprimer la TVA, car ils travaillent à perte. L’OBR a promis de transmettre cette doléance aux institutions habilitées. Pour notre collègue Lionel Jospin Mugisha, c’est important d’aider aussi les femmes qui font le commerce transfrontalier, car elles ont aussi été touchées par la pandémie du Covid-19. Témoignages et analyses.
« Je vendais des tomates et des arachides en RDC. Mon business est au point mort depuis le mois de mars 2020. Aujourd’hui pour nourrir mes enfants, je mène un parcours du combattant », se lamente Marie, de Gatumba. Selon elle, avant cette pandémie, ce commerce lui rapportait entre huit mille et neuf mille francs burundais par jour. Et grâce à ce revenu, elle parvenait à nourrir ses enfants et à payer les frais de scolarité.
La situation est pire pour Jeanine, une autre commerçante qui vendait des arachides et des fruits au poste-frontière de Kobero. « Je suis veuve et j’ai quatre enfants. La covid-19 m’a fortement secoué. J’ai vidé l’épargne que j’avais constituée depuis l’année dernière. Aujourd’hui, n’eut été le soutien de mes amis, ma famille serait tous morts ». « Nous demandons aux décideurs de nous laisser travailler car nos enfants meurent de faim » ajoute-t-il. Avec la fermeture des frontières par le gouvernement, elles ont abandonné un métier qui faisait vivre leur famille. Une tragédie absolue.
Nonobstant…
Les échanges transfrontaliers constituent la principale source de revenus pour un grand nombre de commerçants exerçant dans l’informel, en majorité des femmes modestes qui transportent leurs produits agricoles d’un endroit à l’autre espérant en tirer un maigre profit. Pour eux, ce commerce n’est rien de plus qu’un mode de survie. Malheureusement, avec la pandémie du Covid-19, leur capital a été consommé, et actuellement elles sont dans la détresse. Pire encore, ces femmes sont une catégorie qui concentre un grand nombre de veuves, d’un capital inférieur minime.
Mesure de facilité pour ces femmes, l’urgence absolue
Les faits sont là et les deux cas loin d’être isolés en témoignent. À mon humble avis, dans l’immédiat, le gouvernement devrait penser à faciliter ces femmes dont les activités ont été aussi éprouvées par la crise sanitaire du Covid-19. Elles ont abandonné leur petit commerce qui constituait une source vitale de revenus pour leurs ménages.
Le gouvernement devrait alors éliminer les barrières auxquelles font face ces femmes pour faciliter ce commerce pendant cette période de pandémie. Il s’agit de la réouverture des frontières pour faire que le mouvement des biens et des personnes ne s’arrête pas. Et cela sans oublier de respecter les consignes données par les spécialistes de la santé. Aussi, réduire les barrières, les frais et d’autres obstacles pour faire ce commerce plus facilement.
D’ailleurs, c’est ce que même a demandé l’Association des Commerçants Transfrontalier du Burundi et l’Association des Commerçants Transfrontalier du Sud-Kivu au gouvernement de la République du Burundi.
Cher Décideurs (Mr le Président de la République et le Commissaire général de l’OBR)
Je vous écris ce billet pour vous supplier de penser aussi à ces femmes qui font le commerce transfrontalier comme vous l’avez fait pour les entreprises du secteur touristique. Elles ont abandonné un métier qui faisait vivre leur famille. Elles doivent aussi être protégées de la crise économique que la pandémie a engendrée.