Mardi, deuxième jour du colloque francophone, l’engouement du public formé d’intellectuels Burundais, Rwandais et congolais, était fort comme au premier jour pour savourer les enjeux du libéralisme, le leitmotiv des sujets du jour.
Il est 9h. Après un petit-déjeuner, le directeur exécutif du CDE Great Lakes Mr Aimable Manirakiza présente les points à l’ordre du jour, ainsi que la bibliographie des orateurs. Le premier sur podium via vidéo-conférence fut Dr Patrick Mardini, libanais qui préside le Think Tank LIMS. Avec l’exemple de la vitre brisée, il a expliqué qu’à l’analyse d’une situation économique, il faut observer ce qu’on voit et considérer ce qu’on ne voit pas.
« L’Etat crée de l’emploi en fournissant les biens publics car il y a des travailleurs qui vont construire ces biens publics. Donc, les citoyens voient en cette action la réduction du chômage. Or en réalité, ce qu’on ne voit pas c’est que l’argent pour la réalisation de ces travaux publics provient de la destruction de quelque chose, souvent de la poche des contribuables. Avec les interventions des participants, Mugenzi Edgar demanda qui pourra alors financer les biens publics, si on réduisait les impôts au profit des entreprises privées. Comme réponse, Dr Mardini soulignera que les investisseurs privés pourront le faire et mieux plus que l’Etat. Pour ce qui est des limites et effets de l’impôt, il expliqua que lorsque l’Etat dépense plus, la population s’appauvrit et plus elle dépense moins, ce sont les impôts qui diminuent.
Capitalisme et liberté
Après ce fut au tour du Pr. Siméon Barumwete, Directeur de Recherche du CDE de prendre la parole pour expliquer les principes du capitalisme. Il notera que le capitalisme est un système de production dont les fondements sont l’entreprise privée et la liberté du marché. Selon lui, ces deux fondements permettent la prospérité, la répartition et la consommation des richesses indispensables à la vie d’une collectivité humaine. Et d’ajouter que le capitalisme repose sur la propriété privée des moyens de production, la division du travail, la régulation par le marché (un marché où règne la concurrence), la recherche du profit, le rapport salarial et la généralisation de comportements rationnels. Il démontra que :”C’est seulement avec le capitalisme que les gens peuvent s’épanouir en partant de rien et devenir milliardaires”.
Pour Isaac Fikili, congolais, il demandera pourquoi le capitalisme et le libéralisme sont souvent confondus. Quant à Jean Hubert Kwizera, burundais, voulant comprendre comment le capitalisme est la solution pour éradiquer la pauvreté dans les pays sous-développés, le professeur expliqua, après démonstration, que le capitalisme est la meilleure solution à la pauvreté, seulement, il faut qu’il ait un environnement favorable.
La loi, c’est la justice
« Ce n’est pas parce que les hommes ont édicté des lois que la personnalité, la liberté et la propriété existent. Au contraire, c’est parce que la personnalité, la liberté et la propriété préexistent que les hommes font des lois ». Tels sont les propos de Dr Franck Arnaud Ndorukwigira, facilitateur de la session sur la propriété privée et les Lois du Capitalisme. « Tous les conflits que la société vit, proviennent de l’injustice des lois » précisa Dr. Ndorukwigira durant cette riche session participative.
Il a défini la loi comme l’organisation collective du droit individuel de légitime défense, pour garantir les personnes, les libertés et les propriétés, pour faire régner entre tous la justice. Il a conclu que cette justice n’est rien d’autre qu’un combat contre tout ce qui, dans la législation d’un pays, contredit les libertés fondamentales qui constituent la dignité humaine.
Comme la session était participative, les participants congolais comme Badesire Bernard, Ntumba Jonathan, Fikili Newton et Rachid wa OBINJA montrèrent comment plusieurs lois contraints la liberté en République Démocratique du Congo comme les lois protectionnistes, lois sur les subventions, lois sur la concurrence, etc.
D’après Dr Franck, la solution serait de restreindre le pouvoir des lois et réglementations au profit de la personnalité, de la liberté et de la propriété privée.
État, qu’as-tu fait de notre monnaie ?
Dans la dernière session, Dr Martin Banyiyezako, socio-économiste, présentera en reprenant les idées tirées de la leçon de Murray N. Rothbard, comment l’Etat se mêle de la monnaie et ses effets négatifs sur les individus. Selon MURRAY, la monnaie est le secteur économique qui a été le plus embrouillé par des siècles d’interventions étatiques. Il affirme qu’historiquement, la monnaie a été l’un des tous premiers secteurs contrôlés par l’État. “La création de la monnaie qui n’est pas accompagnée par la production accouche à l’inflation et toutes les conséquences qu’elle engendre”, dit-il.
Dr Martin posa la question aux participants s’il est possible d’avoir un marché libre de monnaie sans Etat. Les réactions du public s’opposent mais la majorité de l’audience opta pour les idées de MURRAY. « Et oui, c’est possible, le bitcoin en est l’exemple parfait », répliqua Rachid en provenance de la RDC, Congo, dans son intervention.
Pour clôturer en beauté, Aimable Manirakiza a fait un petit résumé sur ce qu’est le CDE Great Lakes, sans oublier d’interpeller les participants à être des vrais défenseurs et promoteur de ces idées libérales. Le colloque s’est terminé dans la joie avec à la clé des certificats de participation aux libéraux.