A la suite d’un atelier de restitution d’une étude sur l’impact de la covid-19 sur le secteur privé, le CDE vient d’organiser cette fois-ci un panel pour réfléchir sur l’impact de cette pandémie à l’endroit du même secteur privé.
Un peu comme pour planter le décor, Aimable Manirakiza, Directeur Exécutif du CDE dans son mot d’accueil fera savoir que le projet Kanguka dans lequel s’inscrit le panel a pour but de développer des politiques économiques qui visent à favoriser la prospérité et la création d’emploi dans une période de pandémie comme celle que nous vivons actuellement.
Des propos un peu proches de ceux de Bruce Vaillant Ntangibingura. Pour ce Manager du projet Kanguka, ledit projet cible les réformes de la politique de santé publique à long terme et l’assouplissement des contraintes réglementaires influencées par la pandémie du covid-19 afin d’éliminer les obstacles à la libre entreprise, à la liberté individuelle et à la propriété privée dans notre pays. Et d’appeler le public présent à se réveiller pour se montrer résilient face à cette pandémie.
De son côté, le Directeur de l’API soulignera que ce panel de réflexion vise à développer des stratégies innovantes sur les solutions libérales qui créent la prospérité dans une situation de pandémie.
Et avant le panel, c’est Pascal Butoyi, membre du Conseil Consultatif du CDE qui informait l’audience composée par les membres du Gouvernement, les représentants du secteur privé, les membres de la société civile, les anciens Ministres et d’autres acteurs présents sur les risques subséquents à la pandémie du Covid-19 au Burundi consistent en la baisse du chiffre d’affaires, en la contraction des investissements pour presque toutes les entreprises dont les PME ainsi que dans la diminution de la consommation des ménages.
Covi-19 et secteur privé : quelles solutions pour limiter les dégâts ?
Pour le Secrétaire Général de la Chambre Fédérale de Commerce et de l’Industrie au Burundi, les effets de la pandémie sur le secteur privé sont là. A titre exemplatif: un mouvement presque zéro sur différents postes frontaliers. Par exemple, 7 personnes par jour contre 7000 et 8000 par jour avant la pandémie au poste frontière de Gatumba. Cela implique une diminution des recettes. C’est sans parler du commerce informel qui s’exerce à ces postes frontières ainsi que la rareté des devises consécutives à la fermeture des bureaux de changes.
Quelles solutions alors ? Pour Mr. Dénis Nshimirimana et ancien Ministre, le gouvernement en concertation avec le secteur privé doit arrêter des stratégies. Un fond par exemple mais aussi voir comment assouplir les réglementations.
Et de suggérer à l’État de recourir à l’allègement fiscal. La Banque centrale pour sa part doit prendre des mesures de restructuration des crédits. Ne pas par exemple appliquer les indemnités de retard sans oublier l’établissement d’un dialogue permanent entre le secteur privé et le gouvernement.
Autre proposition : revoir le paiement des 50 dollars pour le dépistage de la covid. Ne pas faire payer tout le monde de la même façon en pensant aux petits commerçants transfrontaliers.
De son côté, Prosper de l’Association des commerçants transfrontalier, ACTF en sigle, il faut développer une résilience face à cette pandémie. Réussir à vivre avec toute crise sanitaire. De même qu’il faut arriver à digitaliser les petites affaires autour du petit commerce.
Pour Ange Dorine Irakoze, avocate au cabinet Rubeya, il faut penser au travail à distance tout en pensant à la protection des données pour des gens qui travailleraient à la maison. La réforme sur la loi de la protection des données est extrêmement urgente pour garantir les droits de la vie privée des individus.
Enfin, comme pour donner du gage aux réalisations de ces propositions de solutions, le représentant de l’API ne partira pas sans promettre d’évaluer toutes ces propositions pour leurs concrétisations via des réformes.