Au Burundi, les micros, petites et moyennes entreprises(MPME) constituent 95% du tissu entrepreneurial. Malgré la longueur de leur liste, elles contribuent moins de 10% du PIB. Un rendement qui est loin d’être satisfaisant pour notre collègue Edgard Mugenzi.
Depuis 2013, plus de 13 635 entreprises ont été créée au guichet unique de l’Agence de Promotion des Investissements(API). D’aucuns s’en réjouit. Suite aux contraintes budgétaires, l’API a suivi et évalué 375 entreprises seulement en 2019, soit 2.7%.
Analysant la productivité des MPME au Burundi, KWIZERA Méthode, chef de département des Sciences économiques et administratives à l’Université de Ngozi explique que ce manque de suivi est en partie un facteur qui engendre une faible performance : « Quand une entreprise est fraîche, il a besoin d’être facilitée pour gagner l’expérience du terrain. A défaut de ça, c’est sa mort qui suit. Soulignons aussi l’existence des entreprises fantômes ouvertes dans l’espoir de financement en vain et qui finissent par fermer les portes », signale-il.
Financement informel, un caillou dans les bottes.
Les MPME burundaise, peinent toujours à trouver des financements, moins de 13% sont clientes des institutions prêteuses. Cependant, la quasi-totalité de financement proviennent des familles, ce qui met à genou leur survie soutenable.
Nishimwe Vedaste MBA enseigne la gestion des entreprises à East African Leadership Institute, pour lui, les institutions financières ont toujours un rôle à jouer pour ressusciter ce secteur : « La localisation souvent urbaine des banques, les démarches complexes de crédits bloquent plus d’un. De surcroit, les banques ont tendance à accorder des prêts aux entreprises les plus actives, ce qui limite l’accès aux nouvelles », souligne-t-il.
D’ajouter, cet Universitaire démontre que le résultat de cette routine est que plusieurs entreprises et coopératives se retrouvent en faillite parce que leur production est souvent précaire suite aux faibles frais d’investissements, ce qui génère de faibles revenus par la suite.
Piste de solutions.
L’un des défis les plus pressants auquel le gouvernement doit faire face est l’adoption de politiques qui permettront aux jeunes entreprises qui arrivent sur le marché du travail de se faire une place: « Sur des milliers d’entreprises qui naissent chaque année, c’est moins de 400 qui bénéficient le programme d’exonération et c’est eux qui réalisent une croissance remarquable. Pour garantir la longévité des PME le gouvernement devrait accorder un allègement fiscal aux start-ups et améliorer l’accès aux crédits », Suggère Éric Uwimana, un économiste.
Les PME sont un instrument efficace de transformation de la production locale. Elles sont aussi un des piliers du cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté. Actuellement, le Burundi représente moins de 1% de vente des produits manufacturés , soit le dernier de la liste des pays de l’Afrique de l’Est. La promotion et la facilitation des PME est une alternative propice pour que le pays puisse satisfaire le marché intérieur et booster son menu des produits exportés.