La compétitivité des échanges est un enjeu immense pour l’ensemble des économies au point qu’elle est devenue une préoccupation absolue pour les nations. Au Burundi, la dynamique n’est pas du tout bonne, et aux premières loges, le commerce transfrontalier en pâtit. Analyse avec notre collègue Guillaume Muhoza.
 Ce qu’il faut savoir d’emblée ː
. Le classement 2020 de Doing Business mesurant la réglementation des affaires, son application effective et les facilités offertes par les nations à la libre entreprise classe le Burundi à la 166ieme place, avec 46,8% sur 190 économies évaluées.
. Entre 1993 et 2006, le pays a traversé plus de dix ans d’une crise politique qui s’est muée en douloureuse guerre civile avec de graves répercussions sur l’économie qui persistent jusqu’aujourd’hui. Plus de 70 % de Burundais vivent au-dessus du seuil de la pauvreté.
. L’économie du Burundi est peu diversifiée.  Elle repose sur une agriculture rudimentaire dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) s’établit à 39,6 %.
. La croissance économique est largement en deçà des normes de l’Afrique subsaharienne ou même de celles de la sous-région de la Communauté de l’Afrique de l’Est, variant entre de 3 à 4 % depuis le milieu des années 2000, contre 6 à 8 % pour l’Afrique de l’Est. 
Des faits assez éloquents pour témoigner de la faible compétitivité économique du Burundi. Cela implique que l’espace d’échange doit être libre d’accès, éthique et transparent. Pourquoi alors, la compétitive économique du Burundi reste faible ?
Des challenges de tous bords
Les causes sont à la fois multiples et surtout multidimensionnelles. Cette fébrilité économique est principalement tributaire d’un environnement des affaires peu favorable, de l’instabilité politique, du déficit énergétique chronique, des difficultés des transports et des TIC, le faible accès aux ressources financières et surtout sans oublier l’enclavement du pays.
Il faut aussi signaler la négligence de la recherche-développement, un défi majeur à l’amélioration de la compétitive économique alors qu’elle est de plus en plus vue dans l’économie moderne comme facteur de croissance de la productivité au niveau de l’entreprise, ce qui améliore la concurrence au niveau du commerce transfrontalier. Cela va sans ignorer les multiples barrières non-tarifaires comme la corruption, les procédures administratifs et bureaucratiques longs et complexes et l’impact du système fiscal burundais. La liste n’est pas du tout exhaustive.
Que faire au juste ?
À mon humble avis, pour inverser la tendance, il faudra conjuguer les efforts des entrepreneurs avec une réelle volonté de la part de décideurs politiques. Cela nécessite la réduction des contraintes tant réglementaires que non-règlementaires afin d’installer un climat sain aux affaires surtout aux frontières, la mise en place des infrastructures de transports et énergétiques, la facilitation de l’accès aux ressources financières comme la réduction du taux de remboursement des crédits bancaires seraient très bénéfiques aux femmes exerçant le commerce transfrontalier. 
Tout cela en ayant à cœur que l’amélioration de la compétitivité économique bénéficiera au commerce transfrontalier, et permettra d’élargir le marché d’écoulement des produits burundais surtout les produits agricoles et artisanaux.