Pour garantir le succès du commerce transfrontalier, les entreprises doivent être compétitives pour produire des biens qui vont concurrencer les produits outre-frontières. Dans les traces de la campagne Fungua Njia, notre collègue Franck Arnaud Ndorukwigira nous dresse une analyse de ce qu’il en est de cette compétitivité des entreprises au Burundi.
Par compétitivité des entreprises, dans le cadre du commerce transfrontalier, c’est la capacité qu’a les entreprises Burundaises à vendre et fournir durablement un ou plusieurs produits sur le marché des pays frontaliers, en situation de concurrence. Étudier cette compétitivité revient donc à analyser le modèle économique de nos entreprises, et à apprécier son positionnement stratégique au sein du commerce transfrontalier.
Quid du Burundi ?
Partons de l’indice mondial de compétitivité 2019. Sur 141 économies du monde entier, le Burundi est à la 135ème place, avec un score de 40,3. En 2018, il était à la 136ème place. Une avancée. Parmi les piliers de cet indice, le Burundi est à la 106ème place pour le dynamisme des entreprises, et à la 135ème place pour la capacité de l’innovation entrepreneuriale. Cette avancée résulte du dynamisme des entreprises, qui est due à la réduction du temps et des frais d’enregistrement d’une entreprise, comme on peut le lire à la page 145 dudit rapport. Cette progression résulte des réformes que l’API et le CDE ont menées.
Malgré cette avancée, le Burundi enregistre encore de mauvais scores au niveau de l’EAC où se joue ce commerce transfrontalier. Le Kenya prend la tête du peloton à la 95ème place (score de 54,1), suivis du Rwanda à la 100ème place (score de 52,8), de l’Ouganda à la 115ème place (score de 48,9) puis à la 117ème place la Tanzanie (score de 48,2). Ce qui traduit que pour le Burundi, une amélioration s’annonce nécessaire pour rehausser la place.
Comment accroître cette compétitivité ?
Selon l’économiste Pontien Ntimpirangeza, la compétitivité d’une entreprise représente sa croissance et ses performances à long terme, selon trois critères : prix, qualité, coût. Au-delà de ces critères traditionnels, les déterminants de la compétitivité s’étendent aux domaines du management, du marketing, du design, etc. Au sens le plus large, cette compétitivité correspond à sa capacité d’affronter la concurrence et à réaliser des bénéfices sur les marchés où elle intervient. Dans notre contexte, c’est le marché outre-frontière du Burundi via le commerce transfrontalier.
Pour accroître cette compétitivité, le livre « Stratégie de l’entreprise compétitive » de Jean Supizet, conseiller en compétitivité d’entreprise, présente les sept leviers du modèle économique des entreprises qui font l’histoire réussie de l’économie marchande. C’est entre autres développer les compétences managériales afin d’optimiser le modèle économique, clarifier la vision stratégique de l’entreprise à un horizon de 3 ans, organiser l’entreprise pour déployer la vision stratégique de façon cohérente, optimiser les processus allant de la conception de l’offre produits/services jusqu’à la mise sur le marché, optimiser les processus de déploiement méthodique de l’offre produits/services, optimiser le management des résultats avec une intelligence du compromis sans oublier de développer l’entreprise en organisant son environnement concurrentiel.
L’amélioration de la compétitivité des entreprises burundaises reste essentielle pour améliorer le commerce transfrontalier. Cela passera par l’innovation de nos entreprises et la mise en application de ces sept leviers de Jean Supizet, qui vont permettre au Burundi de progresser encore plus sur ce classement.