Les barrières non-tarifaires au sein de l’EAC sont une menace pour le commerce transfrontalier. Alors que dans tous les pays de l’EAC il y’a des comités nationaux de suivi des mécanismes d’élimination de ces barrières, notre collègue Lionel Jospin Mugisha se pose des questions : où réside le problème ? Que faire pour éliminer ces barrières ? Analyse.
D’après Voltaire, le pays où le commerce est le plus libre sera toujours le plus riche et le plus florissant. Et ce qui peut entraver cette liberté commerciale, les barrières non-tarifaires prennent la première place, surtout dans le commerce transfrontalier. Selon Anastase Murekezi, ancien Premier ministre rwandais, cela n’est pas sans conséquence. Pour lui, ces barrières entravent la circulation des biens et services, le commerce transfrontalier, freine la croissance économique et provoquent une réduction du développement économique.
Au Burundi, les exemples sont légions et c’est nettement moins amusant. Rappelons que pour un pays comme le nôtre, les activités le long des frontières sont essentielles à la survie de nombreux Burundais pauvre comme le témoigne la campagne Fungua Njia initiée par le CDE.
Un défi toujours pas résolu
En 2008, le secrétariat général de l’EAC a mis en place des commissions de suivi des mécanismes d’élimination des barrières non-tarifaires dans tous les pays de l’EAC comme stratégies pour éradiquer ces barrières non-tarifaires. Malheureusement, jusqu’aujourd’hui, force est de constater que grands et petits commerçants surtout transfrontalier, se plaignent toujours. À titre d’exemple, les commerçantes transfrontalières constatent que l’union douanière n’est pas encore effective. L’absence d’harmonisation des formalités douanières pour les pays frontaliers est toujours palpable. Où réside le problème ?
D’après un expert en économie internationale, les grandes raisons sont la situation politique entre les pays comme le Burundi et le Rwanda, les politiques publiques de certains pays de l’EAC qui optent pour un protectionnisme déguisé. C’est-à-dire des mesures protectionnistes vis-à-vis de l’économie locale. C’est sans oublier la non-considération des barrières non-tarifaires remarquées dans tel ou tel autre pays. Pour lui, ce sont les principaux défis à relever pour réussir à éliminer ces barrières dans notre région de l’EAC enfin d’impacter le commerce transfrontalier.
Piste de solutions
L’évidence est là, l’élimination de ces barrières non-tarifaires devrait être une urgence. Selon Emile Ndigiriye, membre de la commission burundaise de suivi des mécanismes d’élimination des barrières non-tarifaires, la libéralisation et le suivi évaluation non-tarifaire aux échanges par les Etats membres constituerait un des points prioritaires pour y arriver.
Il s’avère alors nécessaire que l’EAC mener une étude sur le développement d’un mécanisme juridiquement contraignant sur l’élimination de ces barrières. Cela permettra de suivre la résolution des obstacles rencontrés par les commissions de suivi des mécanismes d’élimination des barrières non-tarifaires dans tous les pays de l’EAC. Si cela ne produit pas d’effet, il faut une application stricte des sanctions conformément à la loi de 2017 aux État qui ne se conformeront pas à aucune directive, décision ou recommandation de l’EAC. Cela facilitera le libre-échange, et par ricochet, le commerce transfrontalier entre les Etats de la région.