Au Burundi, la santé est principalement financée par l’Etat, que ça soit en cas des épidémies ou de maladies. Dans le droit chemin de la campagne Kanguka, notre collègue Kelvin Ndihokubwayo fait un clin d’œil de ne pas ignorer le secteur privé dans la prévention du Covid-19.
Actuellement, le Burundi enregistre officiellement 408 cas confirmés de covid-19 avec 315 cas guéris, 92 malades et un seul décès. A côté du lavage des mains, le pays de Mwezi possède quatre machines dont deux à mesure de faire 96 tests en même temps toutes les 3 heures et deux autres capables de traiter 32 échantillons. Et grâce à la campagne « je me guéris, ne me contamine ni ne contamine les autres », trois centres de dépistages ont vu le jour. Seulement, c’est très peu pour un Etat .
Partant de là, si le système de santé burundaise est avant tout une affaire étatique, un coup de main ne serait-il pas salutaire ? En effet, pour une population de 12 millions d’habitants, gérer seul cette pandémie avec les fonds des dons extérieurs et celles du budget provenant des recettes, semble difficile.
Quid du rôle des entreprises privées ?
Ailleurs, avec la libéralisation de la gestion des épidémies, les entreprises privées y ont aussi un rôle à jouer. En l’absence de cette libéralisation au Burundi, les entreprises privées ne font que soutenir l’Etat providentiel. À titre illustratif, dans le cadre de soutenir le ministère de la santé publique au Burundi, la Brarudi, entreprises privés dans la fabrication des boissons, a octroyé 1000 seaux et 10 000 savons pour la prévention du Covid-19. Cette contribution avait une valeur de 20 millions de francs burundais.
Et le cas n’est pas isolé. Econet Wireless, entreprise privés opérant dans la télécommunication, a pris le devant en offrant un kit de matériels composé de deux appareils d’assistance respiratoire « respirateurs », quatre moniteurs de surveillance, six chariots, huit laryngoscopes, neuf bombonnes d’oxygène avec accessoires, ainsi que cinq aspirateur. On ne peut pas oublier les autres entreprises privées comme l’entreprise SaCoDe qui a confectionné des tenues médicales de prévention du Covid-19.
Le secteur privé, un allié fidèle
Le Covid-19 mettant à nue l’économie, absorber le choc économique et sanitaire ne sera pas chose facile, alors que l’économie et le système de santé burundais n’était déjà pas florissant, avant le nouveau coronavirus. Donc, ignorer le secteur privé, véritable moteur de la croissance, est une grave erreur.
Conscient de cette réalité, le gouvernement du Burundi devrait libéraliser la gestion du Covid-19. Et comme les entreprises privées vivent en symbiose avec l’Etat, cette mutualité devrait perdurent. Et cela passera par l’exonération des matériels nécessaire dans la gestion de cette épidémie, et en facilitant le climat des affaires entre les entreprises privés et l’Etat. Le fameux Etat providentiel aurait donc comme allié les entreprises privées, et par ricochet, contribuent dans la gestion des événements incertains comme le cas actuel du Covid-19.