Depuis fin avril 2015, suite à la crise diplomatique entre le Burundi et le Rwanda, les échanges ont fortement diminué.  Pour notre collègue Jean Hubert Kwizera,  avec  la volonté de normalisation des relations entre ces deux pays, un espoir pour le libre-échange se fait sentir.

Deux jours après la validation par la Cour constitutionnelle de la victoire du général-Major Evariste Ndayishimiye à  la présidentielle du 20 mai, le Rwanda à travers son ministère des affaires étrangères et de  la coopération internationale a exprimé sa volonté de voir ses relations rétablies avec le Burundi. 

Cela arrive au moment où depuis 2015, une crise diplomatique entre ces deux pays voisins a provoqué un dysfonctionnement du libre-échange en réduisant les importations et les exportations. Selon le troisième bulletin trimestriel de novembre 2016 publié par l’Office Burundais des Recettes (OBR), les exportations du Rwanda vers le Burundi ont diminué de 75 %, passant de 6.5 % à 1.6 % au cours des deux trimestres en 2016. Et pour les importations en provenance du Rwanda, ils ont passé de 2.0 % en 2016 à 0.9 %en 2017.

Des deux côtés de la frontière, les conséquences se sont manifestées 

Les mauvaises relations entre ces deux pays ont sensiblement fait régresser l’économie transfrontalière. Certains commerçants souffrent de la crise diplomatique entre le Burundi et le Rwanda. Avec cette crise, les Rwandais qui importaient les fruits, les légumes, de l’huile de palme, des petits poissons du lac Tanganyika ont perdu ce privilège et les commerçants burundais qui fournissaient ces produits se sont vu perdre un grand marché d’écoulement de  leurs produits à des prix plus attractifs.

Pour ceux qui n’ont pas respecté les mesures de suspension des exportations des produits alimentaires, en transportant ses produits frauduleusement, ils se sont vus arrêtés et même emprisonnés. Mais aussi dans le domaine des transports, les retombés se sont aussi remarqués sur les agences de voyages comme Volcano et Yahoo qui se sont retrouvées confrontés  à l’interdiction de passer  la frontière vers le Rwanda pour des raisons de sécurité. 

Réconciliation,  un préalable

Le libre-échange joue un rôle très important dans l’économie étant donné qu’aucun pays ne se suffit. Qui plus est, le commerce suppose le gagnant-gagnant. Pour garantir ce libre-échange, il faut  mettre fin à cette crise diplomatique qui pèse lourd sur les échanges entre le Burundi est le Rwanda. Et pour y arriver,  le dialogue doit primer. Par ricochet, avec la réconciliation de ces deux pays, le commerce pourra de nouveau s’épanouir et la libre circulation des personnes, des biens et des services pourra profiter pleinement de tous les avantages du libre-échange transfrontalier.     

Share This