Alors que les premiers fruits de la campagne Kanguka ont été savourés via le sauvetage du libre-échange par l’ouverture des frontières pour les marchandises en ces temps de Covid-19, la récente annonce de la libéralisation du dépistage de Covid-19 vient à point nommé. De quoi faire dire à notre collègue Franck Arnaud Ndorukwigira, qu’il s’agit là d’une deuxième réussite de la campagne Kanguka.
Les faits sont là pour nous le prouver. D’un, faute de la non-libéralisation du dépistage du Covid-19, les conducteurs burundais des camions de l’import-export, déplorait de perdre beaucoup de temps et d’argent. Et quand l’Ouganda, pays servant de pont le Burundi au port de Mombasa, venait d’interdire les chauffeurs de camions et autres entrepreneurs d’entrer sur le territoire s’ils n’ont pas une attestation médicale attestant qu’ils n’ont pas contracté le Covid-19, le libre-échange au Burundi en pâtissait.
De deux, alors qu’on devrait se rendre dans un hôpital pour que ce dernier alerte pour ce faire dépister, la liberté de dépistage était limité. Qui plus est, seul le laboratoire étatique de l’INSP était habilité à effectuer les tests de dépistage du Covid-19, ce qui bafouent le code de l’offre et services de santé en son article 7, qui stipule qu’en-dehors d’être une affaire étatique, la prestation des soins et services de santé est aussi une affaire du secteur privé.
Un ouf de soulagement
Le défi était là. La libéralisation du dépistage de Covid-19 s’imposait comme une priorité. Et pour y arriver, le CDE, via la campagne Kanguka, n’a ménagé aucun effort pour sensibiliser les décideurs sur l’assouplissement des contraintes réglementaires influencé par la pandémie du Covid-19, et des réformes de la politique publique de la santé à long terme.
Et le résultat ne s’est pas fait attendre, pour que chaque personne retrouve la liberté de se faire dépister à son aise. Via le ministère de la Santé, les hôpitaux privés de même que ceux de l’intérieur du pays ayant la capacité et les compétences de dépister le Covid-19, ainsi que de le prendre en charge, ont eu le feu vert du gouvernement.
Mesure salutaire
Selon Amissi, un chauffeur burundais des camions dans le corridor nord, « avec cette libéralisation, le dépistage sera facile, ce qui diminue les contraintes non-tarifaires qu’on avait avant cette non-libéralisation, surtout dans le cadre du commerce transfrontalier », expliqua-t-il, sourire aux lèvres.
Même son de cloche pour Dr Eric, travaillant à l’hôpital Gitega. « Cette libéralisation du dépistage du Covid-19 va augmenter la liberté des gens de se faire dépister, et par ricochet aboutira au dépistage massif qui présente le double avantage de mieux protéger la collectivité et l’individu en soi », avant de renchérir que le travail à faire est beaucoup plus imposant que celui qui a été fait, vu qu’il y a encore insuffisance de kits de dépistage, réactifs et écouvillons.
Au-delà de cette réforme du système de santé, cette libéralisation sauvera le libre-échange burundais qui avait les genoux par terre, et permettra aux Burundais de gagner plus dans la gestion de cette pandémie.