Alors que la promotion du libre-entreprise est la clé de la croissance économique, le métier de floriculteurs est un des métiers qui est sous-exploité au Burundi. Pour notre collègue Ferdinand Mbonihankuye, plusieurs contraintes empêchent ce secteur d’accroître les revenus, et par ricochet, réduire la pauvreté. Coup de projecteur.

La réalité est là, la floriculture au Burundi est de loin la plus recommandable. Selon une étude, les fleurs sont faiblement cultivées à raison de 3 % des producteurs dans trois provinces: Bujumbura, Muramvya et Ngozi. Même l’investissement dans ce secteur laisse à désirer.

Or, la floriculture offre de réelles possibilités d’emploi, permettant l’intégration de jeunes désœuvrés et l’amélioration du statut socio-économique de la femme comme agricultrice en générant des revenus d’appoint très appréciés. Au niveau national, c’est sans oublier que ce secteur peut générer des devises dans un pays qui en a tant besoin. Malheureusement, le secteur n’y arrive pas, car plusieurs entraves le maintiennent les mains liées.

Contraintes

La réalité est amère. Jérémie Bizimana, un fleuriste à la maison fleurie à côté de l’athénée primaire s’en offusque. Il précise que la crise de 2015 a réduit considérablement les touristes qui étaient leur potentiel acheteur. En plus, le niveau de vie est très bas, et limite cette culture d’acheter les fleurs. « Alors que je vendais par jour plus de 10 pots à fleurs avant 2015, je peux passer à peu près une semaine sans vendre aucun pot, à peine les fleurs simples pour ceux qui font les fêtes et autres cérémonies », renchérit Jérémie.

Et pour couronner le tout, l’instabilité du prix du ciment utilisé pour fabriquer les pots à fleurs, fait que les horticulteurs devraient eux aussi augmenter les prix. Malheureusement, par manque de débouchés, ils ont réduit les prix et travaillent à perte, ce qui occasionne aussi la perte au niveau de la collecte des taxes.

Et pour Claudine, floricultrice à Bugarama, une des  grandes contraintes est que les associations de floriculteurs n’ont pas leur propriété, et sont obligées soit de louer les terres à cultiver, soit de bénéficier de la mise à disposition des terres domaniales. Claudine note également l’insuffisance des structures d’encadrement de terrain et d’appui aux producteurs, une faible niveau d’adoption des techniques agricoles moderne et l’insuffisance d’informations techniques sur la transformation et la conservation des fleurs.

Piste de solutions

Si le Burundi parvient à valoriser ses avantages, il peut reproduire les succès récents du développement du Floriculture dans les pays voisins. Le Rwanda a investi dans le secteur en 2018, plus de 100 millions USD, et compte récolter plus de production pour avoir le surplus à l’exportation.
Pour y arriver, il faut mettre en place un office pour le développement de la floriculture au Burundi, créer de débouchés nombreux en améliorant les circuits de commercialisations locaux et l’exportation via le commerce transfrontalier, tout en favorisant l’émergence d’un entrepreneuriat organisé en faîtière pour pérenniser les activités de fleuristes. Cela contribuera à la création d’entreprise dans ce secteur, et ces entreprises contribueront à la réduction du taux de chômage qui hante plus d’un.