D’ici peu, les Burundais élisent leurs dirigeants. A travers les programmes proposés par différents candidats, qu’est-ce que l’on doit retenir ? Notre collègue Gilbert Nkurunziza donne son point de vue.
Le lundi 27 avril, un jour tant attendu. De Gitega à Bujumbura en passant par Ngozi, Muramvya et Mwaro, différents candidats en lice pour les élections de 20 mai 2020 ouvrent solennellement la campagne électorale devant leurs partisans et fidèles. C’est une période cruciale préélectorale par son caractère de « rassembleur » au cours de laquelle une idéologie politique est largement répandue en vue de conquérir l’électorat par la voie qui n’est pas du tout moindre, la présentation du programme ou projet de société d’une manière plus ou moins détaillée.
Durant cette période, seuls les candidats au scrutin présidentiel sont les plus remarquables grâce au poste unique qu’ils prétendent occuper, la présidence de la république. Ils parcourent tout le Burundi pas pour les promenades, mais pour présenter leurs projets auprès de la population qui est censée être la cible première des réalisations d’un dirigeant qui sera élu. Très promptement, les programmes politiques (mûris ou non) sont connus par toutes les personnes intéressées par la politique burundaise, mais la question qui se pose est de savoir si les projets vantés sont réels, réalisables et encore le coût de leur réalisation.
A travers leurs discours, les projets présentés par différents candidats tournent autour des secteurs stratégiques du pays entre autres l’agriculture, l’élevage, la pêche, la santé, l’éducation, les voies de communication ainsi que l’assainissement. « Dans le développement, nous avons toujours besoin de l’appui de l’Etat sur la population », fait savoir Evariste Ndayishimiye, le candidat du CNDD-FDD. Pour Agathon Rwasa, candidat du CNL, une fois élu, il envisage la construction du chemin de fer reliant le Burundi et les pays voisins.
Le développement, au-delà des dires
Certes, la plupart des secteurs qui contribuent à l’accroissement de l’économie burundaise nécessitent d’une amélioration, mais ça ne devrait pas être des promesses en l’air. Il doit y avoir des chiffres à l’appui qui démontrent la faisabilité des projets. Et ça ne suffit pas, il reste toujours l’essentiel, c’est-à-dire l’impact de tout ça sur le budget national et les contribuables. En cas de déficit budgétaire, que seront des alternatives pour combler le vide ? Ce sera probablement compensé par la hausse des impôts et taxes, ce qui peut nuire à la libre entreprise qui, actuellement, est au stade embryonnaire. Donc, il y a toujours des questions sans réponses.
Le fait de tenir les rênes du pouvoir n’est en aucun cas le fruit du hasard. Ça devrait être le résultat des efforts fournis y compris les programmes bien présentés et convaincants. L’honnêteté doit primer sur tout. Un bon candidat doit faire des promesses tenables tout en sachant qu’elles sont pertinentes et réalistes dans le temps et dans l’espace ou simplement à court ou long terme. Il doit aussi avoir la capacité de les mettre en œuvre et assumer les conséquences qui peuvent surgir. Il est supposé vanter de façon crédible son projet, les mesures qu’il propose ne devraient en aucun cas être un prétexte pour séduire l’électorat.