Dans une société libre, les gens sont libres de commercer avec les autres. Ils font des profits en répondant aux besoins des autres. Pourtant, pour des raisons multiples, cette liberté est souvent bafouée au Burundi.  Exemple ici  d’une liberté qui avaient été bafouée depuis 2016 mais qui vient d’être  rétablie lors de la campagne électorale. Encouragée par  cette lancée, notre collègue Kelvin Ndihokubwayo appelle les candidats à la présidence au rétablissement des autres libertés une fois élus. 

En date du 15 février 2016, le maire de Bujumbura a annoncé que désormais, la circulation des taxi-motards est interdite dans la commune Mukaza. Cette interdiction couvrait les quartiers de la commune de Mukaza, au centre de Bujumbura, délimitée par les rivières Ntahangwa au nord et Muha au sud.

Cette mesure ne concernait pas seulement les taxi-motards vu que les taxi-vélo n’étaient pas aussi épargnés. Or, au Burundi, la moto et le vélo sont des moyens de transport rémunérés très populaires, principalement dans la capitale économique. « Le matin, comme à midi, sans omettre le soir, c’était mieux de se déplacer à moto ou  à vélo qu’en voiture à cause des embouteillages », nous dit un élève qui traverse chaque jour  le pont Ntahangwa.

L’interdiction, fruit de conséquences négatives

Comme nous le dit John Meadowcroft dans « Affaire contre l’interdiction du gouvernement », l’interdiction des choses conduit à la création d’une société non libre ou très peu de choses sont autorisées. Ces restrictions au commerce volent aux individus la liberté d’échanger volontairement leurs propres biens avec d’autres personnes.   Les barrières commerciales privent les gens des fruits légitimes de leur propre travail. 

Depuis 2016 avec cette interdiction de commercer pleinement leurs services de transport, les motards et taxi-vélo  ont vus leurs recettes journalières  chuter. Cela du fait que le terrain de travail a été restreint. Les courses entre les quartiers périphériques du nord et du sud de la capitale via le centre-ville ont été interdites, or la plupart de nos clients travaillaient au centre dans la commune de Mukaza, les pertes furent énormes,  dixit Philémon un motard. 

Utiliser le pouvoir du gouvernement pour interdire une transaction qui profite aux deux parties impliquées, c’est violer la souveraineté des individus libres. Néanmoins, pour les transporteurs, cette campagne s’avère bénéfique.

Etendre cette liberté

« Aujourd’hui, ça fait quatre ans que nous souffrons le martyr avec la mesure de ne  plus traverser le pont de Ntahangwa au nord et Muha au sud.  Heureusement le 5 mai 2020 fut pour nous une consolation », dit pour sa part Abraham, un motard en saluant la mesure prise par le Maire de la ville Freddy Mbonimpa, permettant aux usagers des taxis vélo, taxi moto et Bajaj de franchir le pont Ntahangwa et entre dans les quartiers tels que Nyakabiga, Bwiza, Jabe et Buyenzi. 

Cédric lui, un chauffeur de Tuk tuk avec un air souriant nous dit : «Travailler jusqu’à 21h 00 ; qu’il s’agisse d’une stratégie pour la conquête des voix ou pas, pour moi, ce qui est sûr depuis l’annonce de la décision,  mes recettes montent remarquablement »

Nonobstant, les transporteurs se plaignent de  l‘interdiction d’arriver au centre-ville et font appel au candidat qui sera élu de promouvoir leur droits et in fine vivre  dans une  d’une société libre.