En vue de faciliter la création d’entreprise au Burundi, et limiter le nombre des entreprises mort-nées, notre collègue Païnette Niyongere prône l’exonération et la défiscalisation comme coup de pouce pour les entrepreneurs débutants.
Durant des siècles, la création d’entreprises s’est révélé le moyen le plus efficace de combattre la pauvreté. Comme l’a écrit l’économiste Hernando de Soto, un environnement hostile aux activités économiques met la vie de ses citoyens en danger. Une réalité au Burundi, où se frayer un chemin en tant qu’entrepreneur débutant n’est pas si simple que ça.
Prenons l’exemple d’un jeune entrepreneur qui veut se lancer dans l’agrobusiness en Mairie de Bujumbura. Il lui faut 25 000 Fbu pour chercher les documents chez le notaire, 50 000 Fbu pour les documents à la Mairie, 40 000 Fbu pour l’enregistrement à l’API, 367 000 Fbu pour les frais d’analyse à la BBN et une taxe municipale annuelle de 15 000 Fbu. Une somme budgétivore qui explique pourquoi la plupart des entrepreneurs débutants œuvrent dans l’informel.
Et si ces frais étaient exonérés ?
Pour un entrepreneur débutant, les frais pour le démarrage formel, le manque de financement, le problème d’accès au crédit, le TVA, les droits de douane et d’impôts, sont entre autres des défis. Si l’état pouvait exonérer ces jeunes entrepreneurs pour une période X, il récupèrera cet argent via la création de la valeur ajoutée des entreprises, la création d’emplois pour réduire le chômage, la lutte contre la pauvreté et la dépendance économique extérieure, l’autosuffisance économique, la production orientée vers l’exportation, l’équilibre de la balance de paiement, la réduction du déficit budgétaire et l’augmentation des recettes fiscales.
En effet, le bilan de l’OBR en 2018 par exemple témoigne qu’il y a eu une forte augmentation de paiement de l’impôt sur les revenus, pour les projets ayant bénéficié les avantages de l’exonération à partir de l’année 2010. Ainsi, le montant de l’impôt sur les revenus était estimé à 28.150,24 millions de Fbu en 2015 et à 36.679,34 millions de Fbu en 2017.
La clé sous la porte
L’évidence est que les nouvelles entreprises sont trop souvent victime de redressements abusifs. Comme résultat, quand elles ne se réfugient pas dans l’informel pour échapper à ces taxes, nombre d’entre eux mettent simplement la clé sous la porte. Au Burundi, ils sont 30 à 60 % des entreprises enregistré qui ne sont pas fonctionnels. Parmi les principales raisons invoquées : les contraintes fiscales.
Or, en détaxant ces entrepreneurs débutants pendant X période, l’état donne à ces jeunes entreprises dynamiques, une meilleure chance de réussir. En effet, comme le signale Henri-Bernard Solignac Lecomte, directeur du département Afrique au centre de développement de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques, « le seul moyen de passer d’une croissance stimulée par les ressources naturelles à une croissance plus saine, durable et créatrice d’emplois, c’est de favoriser le développement de ces nouvelles entreprises ».
À mon avis, le gouvernement burundais devrait exonérer et détaxer les entrepreneurs débutant, en vue de créer un environnement favorable aux entreprises débutantes et éviter de mettre dans un même sac, les entrepreneurs débutants et les grandes entreprises.