Alors qu’une enveloppe de 47,2 millions USD et 5 millions USD vont être déployé par la Banque mondiale comme aide publique au développement en République démocratique du Congo et au Burundi pour redresser l’économie accroupie par le Covid-19, notre collègue Kelvin Ndihokubwayo, inspiré par la campagne Kanguka, nous dresse une analyse sur sa finalité mitigée.

C’est une évidence.Le Covid-19 avance à pas de géants dans la région des grands lacs, décimant et mettant à genoux l’économie et les principes de liberté. Et pour contrer le décès de cette économie, la Banque mondiale essaie de réanimer tant qu’elle peut. L’objectif étant d’accélérer le rétablissement des pays en voie de développement, créer les conditions propices à la croissance, soutenir les petites et moyennes entreprises et protéger les populations les plus pauvres et vulnérables, en s’attachant en priorité à la lutte contre la pauvreté.La question qui se pose alors est comment vont être gérés ces aides et dons pour contrer cette dégringolade économique.

Utopie

La réalité est là. En RDC comme au Burundi, une grande partie d’aides est souvent consacrée à l’assistance technique. C’est-à-dire aux services de conseil, l’achat des voitures des responsables et des experts, louer leurs appartements sans oublier leurs honoraires. Ce type d’appui est à ranger dans la catégorie de l’aide qualifiée de fantôme, réduisant ainsi l’efficacité dans la réduction de la pauvreté et le redressement de l’économie.Dès fois, ces programmes d’aides ne sont pas élaborés en faveur réellement des moins nantis, et ne font qu’alimenter la corruption et la malversation économique le plus fréquent.

Comme le dit l’économiste africain DombisaMoyo dans son livre « L’aide fatale », l’aide publique au développement maintient l’économie dans un état de paralysie, car l’argent n’est pas utilisé pour des activités économiques durables en Afrique. L’économiste témoigne qu’il n’y a pas de pays dans le monde qui a connu une croissance économique importante, ou qui est sortis d’une épidémie ou une réduction de la pauvreté grâce à l’aide.

Que faire ?

L’aide, essentiellement l’aide publique, est minée par des problèmes de gouvernance. Les populations se retrouvent écrasées par le poids du remboursement sans avoir bénéficié des avantages de ces emprunts qui, trop souvent, sont détournés de leurs projets dans un environnement écrasé par la mauvaise gouvernance.L’aide publique en cela, devient une partie du problème et non de la solution. 

Des changements de mentalité et de nouvelles pratiques doivent s’imposer pour la bonne gestion du Covid-19. Les gouvernements du Burundi et de la RDC doivent être considérés comme redevables envers leurs propres populations, de l’utilisation des pouvoirs et des moyens qui leur sont confiés. À la notion d’efficacité, doit s’ajouter celle d’efficience qui évalue le rapport coût-efficacité des objectifs atteints, dans une culture du résultat.La voie à suivre consiste donc à établir des priorités face à ce défi de Covid-19,via des reformes qui créent la richesse comme le prouve la campagne Kanguka, plutôt que de multiplier les entraves à la liberté économique sous prétexte du Covid-19.