Viols, harcèlements, mariages précoces, esclavage sexuel, … les violences sexuelles faites aux femmes burundaises restent une actualité brûlante. Alors que les victimes de ces maux préfèrent garder le silence, notre collègue Lionel Jospin Mugisha propose un exemple à suivre : les femmes Yézidiens.
S’il y a une grave violation des droits humains, ce sont les violences sexuelles faites aux femmes. Dans une société patriarcale comme le Burundi, les femmes sont considérées comme inférieures et sont vues comme des objets appartenant aux hommes. Ces mêmes hommes en tirent du plaisir et en disposent sans aucun égard pour leurs droits et leurs libertés.
La réalité est douloureuse. En 2015 par exemple, les femmes violées qui ont pu se présenter dans les structures de soins étaient 12 597 victimes. En 2014, ils étaient 14 026 victimes et, en 2013, 19 530 victimes.Une triste réalité.
Le pire, ces chiffres sont comme un arbre qui cache une forêt. Elles sont nombreuses à garder le silence. Belyse Niyokindi, la vingtaine, en fait partie. Elle a été violée par son oncle en novembre 2019. « Il m’a violé et m’a intimé l’ordre de se taire pour ne pas perdre son soutien du minerval et matériels scolaire. Par peur, et pour ne pas abandonner l’école, je n’ai rien dit à ma famille », dit-elle, le regard dans le vide.
Shirin et Lewiza, le miroir
Comme Belyse, elles sont plusieurs victimes dont leur parole est muselée par la peur et la honte, et fait qu’elles continuent à vivre dans une infériorité sociale, portant atteinte à leur dignité et à leur liberté d’être humain.
Contrairement à celles dont la peur et la honte sont un véritable calvaire, Shirin et Lewiza(femmes yézidies) en démontrent le contraire. Elles ont été enlevées, maltraitées et violées par des militants de l’État islamique en Irak. Elles sont réussies à s’échapper, et sont devenues défenseuses des droits humains. Maintenant, elles aident à maintenir l’attention sur les milliers de femmes toujours violentées sexuellement. Elles ont surmonté leurs peurs. Un bel exemple qui devrait inspirer d’autres femmes burundaises à surmonter leurs peurs pour trouver justice, et un chemin vers leur réhabilitation.
Dénoncer pour stopper
Pour rien au monde, la femme burundaise ne peut être un torchon sur lequel tous les passants essuient leurs pieds. Elle a droit au respect, à la liberté et à la dignité humaine. Elle doit être traitée avec considération et protégée contre tout acte de violence sexuelle, d’intimidationou de déshonneur vue qu’elle est l’épine dorsale de l’économie burundaise. Sans elle, le pays ne pourrait s’en sortir.
Pour ce, le gouvernement devrait adopter une politique claire pour protéger leurs droits, afin de mettre fin aux violences sexuelles dont ils sont victimes. Mais par-dessus tout, nous devons tous ensemble combattre ce phénomène. Cela revient à dénoncer, arrêter, juger et condamner les ennemis de la femme au nom de leur liberté et de leur dignité.