Au nord du Burundi, à la frontière avec le Rwanda, une série  offre un spectacle naturel impressionnant. Néanmoins, ces derniers sont menacés par les activités humaines. Pour notre collègue Edgar  Mugenzi, il est temps d’investir dans ces lacs afin de les rendre plus profitables.

Localisés dans la région naturelle de Bugesera, les lacs du nord sont victimes de pollution quotidienne. C’est ce que témoigne Inès Irakoze qui n’habite pas loin du lac Cohoha: « C’est horrible ici, ces lacs sont devenus des dépotoirs de déchets de tout genre. Beaucoup  de gens viennent y faire la lessive, ignorant le danger qu’ils représentent pour la flore aquatique », s’étonne-t-elle.

Les dégâts s’aggravent du jour au lendemain, certaines végétations ont disparu.  Conséquence, le rendement de la pêche va décrescendo : « J’ai grandi auprès du lac aux oiseaux, il y a plusieurs arbres qui ont disparu et l’endroit devient de plus en plus hostile aux oiseaux migrateurs », raconte Landry Mugisha. Quant à Silas, un pêcheur de Cohoha, il remarque la diminution progressive de la récolte piscicole.

Une  opportunité négligée

Prenons un peu l’exemple sur le lac Kivu de Gisenyi au Rwanda.  Grâce aux entrepreneurs qui y ont installé, Gisenyi est aujourd’hui un centre touristique important: « Un si bon nombre de congolais et de rwandais font un long voyage pour passer des weekends au bord de ce lac », atteste Alice, une hôtesse de Hill View Lake Hôtel de Gisenyi.

Aujourd’hui centre touristique important,  Gisenyi, pris ensemble avec les parcs avoisinants, génère environ 17 million USD de recettes chaque année. Il est à ce titre  compté parmi trois  parmi les trois sites plus attrayants du Rwanda. 

Malgré que les entrepreneurs Burundais n’aient pas encore investi dans les lacs du nord, il y a quand même certains qui ont commencé à relever le défi. Ces derniers  suggèrent aux autres d’emboîter le pas: « La plupart de nos clients sont des touristes venant de toutes les provinces du pays et ailleurs.  Notre hôtel marche à merveille grâce à eux. Si les autres lacs étaient bien aménagés, Kirundo et le Burundi en général auraient une autre image», affirme Ladislas gérant de Kigozi Hôtel bâtit au bord du lac Cohoha.

Précautions 

Pour assurer la pérennité de ces lacs, les services environnement et assainissement doivent veiller à leur protection. Cela  compte beaucoup dans l’attraction des capitaux : « Par exemple au bord du lac Rwihinda plusieurs espèces d’arbres particuliers ont été coupés sous nos yeux. Les dirigeants devraient veiller sur cette beauté naturelle qui attire souvent les entrepreneurs », conseille Eric Uwimana, professeur de marketing à l’Université de Ngozi.  L’investissement au bord de ces lacs  pourraient donc offrir beaucoup plus que des poissons : « Imaginez le nombre de personnes qui auraient du travail, et de l’économie qui serait créée. », conclut cet universitaire.