A l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, notre collègue Arnaud Favina nous fait remarquer que les violences à l’égard de la femme constituent une entrave au développement alors que la femme est un grand moteur du développement dans lequel il faut investir.
Le développement nécessite entre autre levier de sa réalisation, peut-on lire dans le projet sur le capital humain en Afrique de la banque mondiale, un capital humain (c’est-à-dire la somme de la santé, des compétences, des connaissances et de l’expérience d’une population). Ce dernier permet en effet à chacun de se réaliser pleinement.
La femme est de plus en plus reconnue comme l’un des principaux vecteurs de la croissance économique d’un pays. Or, il se trouve que la majeure partie de la population burundaise vit dans la pauvreté, surtout en milieu rural avec environ 1,77 million de personnes qui, selon les prévisions de la banque mondiale, auraient besoin d’une aide humanitaire en 2019 selon le plan de réponse humanitaire, qui se chiffrait à 106 millions de dollars.
Un capital humain féminin indispensable
Les femmes représentent plus de 50 % de la population burundaise et 90% d’entre elles vivent de l’agriculture qui constitue la première activité de la population burundaise. Elles jouent un rôle irremplaçable dans l’économie national à laquelle elles procurent une main d’œuvre à 55,2%. A côté de ces activités évoquées, la femme burundaise est une charnière sur laquelle s’appuient les milliers de ménages du pays, un capital dans l’éducation du Burundi de demain. Il est donc un sésame au développement qu’il faut bien soutenir et renforcer pour évoluer.
Les violences, une réalité qui entrave le train du développement
Les violences faites aux femmes sont une réalité au Burundi. En effet en 2013, 6.000 cas ont été enregistrés, dans seulement six provinces sur dix-sept, et le centre Seruka dénombrait en 2014 en moyenne, 1500 cas de violences sexuelles par an. En 2017, ce centre signalait en moyenne 100 victimes enregistrées par mois avec une proportion de 95% de femmes contre 5% d’hommes. En 2018, le même centre a enregistré plus de 600 cas de violences avec la même proportion homme-femme.
Ces chiffres sont alarmants et enfoncent l’économie burundaise étant donné que cette situation nuit à la productivité en général. Et, si on veut se développer, autant éradiquer ce fléau car il en va de notre survie.