A l’ère des autoroutes de l’information, notre collègue Cédric Bahimpundu estime que les entreprises burundaises devraient s’y trouver une place pour être compétitives face aux produits importés qui inondent le marché national mais aussi pouvoir s’exporter et se faire une place sur les plateformes virtuelles qui deviennent de plus en plus des places de choix prisés par des potentiels consommateurs répartis de par-delà le monde.
Au proverbe « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt », Jacqueline Kamikazi Mpitabakana, consultante et experte en architecture d’entreprises ajoute « et à ceux qui savent s’adapter au changement ». Pour expliquer cette philosophie la directrice de CIOM (Conseil en Informatique, organisation et management) bureau de consultance qui preste en région parisienne brosse un tableau aux détails qui ne sauraient laisser quiconque se trouver une alternative. « Nous sommes à l’ère de la digitalisation et c’est un tournant obligé pour notre époque. Chaque personne, dans n’importe quel secteur est appelé à dompter les outils qui vont avec ou tout simplement le système va t’éjecter », y va-t-elle franco.
Et comme par effet boule de neige, l’entreprise se retrouve ipso facto sommée à entrer dans la cadence. Comme le souligne Madame Kamikazi Mpitabakana, « à l’image de la révolution industrielle qui a profondément modifié la société du 19è siècle, la transformation digitale des entreprises bouleverse notre société actuelle ».
Et les entreprises burundaises dans tout ça ?
Hormis les compagnies de télécommunication qui se démarquent clairement quant à l’utilisation des services rendus en numérique, nos entreprises sont en laisse. Et les raisons sont pléthore.
Ciza Jean, un jeune entrepreneur qui a d’abord roulé sa bosse dans des boites des télécoms lance un pavé dans la mare en fustigeant les honoraires exorbitants qui sont réservés aux ingénieurs étrangers « pour un produit fini que des jeunes burundais pourraient vous livrer à un prix raisonnable en tenant en compte le pouvoir d’achat des burundais ».
Ce recours aux experts venus d’autres cieux, quoique important sur le côté transferts de technologies, a des effets pervers.
Au fur de son argumentation il démontre comment plus un produit est cher, plus ses dérivés le sont aussi et moins il est accessible au grand public. « Il y’a des ingénieurs burundais qui ont les mêmes compétences que ces dits experts étrangers voire plus. Ce changement psychologique doit s’opérer dans les instances administratives aussi et donner plus de chances à ces jeunes qui rentrent de l’étranger », martèle-t-il.
Comme voie de sortie, une profonde révolution dans le système scolaire burundais s’impose. On nous chante l’introduction de l’informatique dans les cours mais « cela reste au niveau élémentaire suite à la disproportion entre les effectifs des élèves et les outils informatiques disponibles» soutient un prof d’informatique dans le fondamental.
Si c’est dans l’école que les entreprises puisent la matière grise, n’est-il pas temps qu’elle assure son rôle de vivier de bons pouces susceptibles de nous embarquer dans cette aventure merveilleuse qu’est la digitalisation ?