Dans l’est de la RDC, la violence des groupes armés, le kidnapping et le pillage s’y font ressentir de plus en plus. Un fléau d’insécurité qui, selon notre collègue Bienfait Mubalama, entrave l’émergence d’une société libre.
Selon un rapport, du juin 2017 au juin 2019, les groupes armés ont tué 1900 civils et enlevé plus de 3 300 personnes dans l’est de la RDC. Selon ce rapport, ces groupes armés tirent les revenus de nombreuses sources, notamment les enlèvements, le pillage et la taxation de tous types de marchandises et de mouvements. Or, la libre circulation, la libre entreprise et la liberté individuelle étant des droits inaliénables dans une société libre, ceux-ci sont freinée dans l’est de la RDC. Le kidnapping, la surtaxation par les groupes armés, le pillage et les tueries en sont les causes. Les gens ne se déplacent plus librement la nuit. Les jeunes entrepreneurs sont victimes des pillages en plein soleil.
La liberté en pâtit
« Lorsque vous ne pouvez pas accéder à votre ferme pour l’élevage, à votre plantation ou à votre champ, quand vous êtes sur la route et qu’il y a des coupeurs des routes qui vous attendent, l’économie et toutes les formes de la liberté ne peuvent pas marcher ». Explique Polycarpe Ndivito, président de la Fédération des entreprises du Congo dans les territoires de Beni et Lubero. Selon lui, même les échanges commerciaux ne marchent plus parce que les gens craignent les pillages, cambriolages, les tueries et la rançon exigée par les kidnappeurs.
Et selon Robert NJANGALA, président de SOGASEC Force-Vive, le kidnapping et le rançonnement ne laissent aucune personne à son passage. L’exemple frappant est le cas d’un jeune entrepreneur à Bukavu, qui, après un long moment de chômage, s’est lancé dans l’entrepreneuriat par la vente des accessoires pour téléphones. Un mois plus tard, son entreprise a été la cible des malfaiteurs et a même été tué. Cette situation sécuritaire constitue donc un frein à toutes les formes de la liberté que défend la société libre.
Que faut-il faire ?
Pour asseoir une société libre dans l’est de la RDC, mettre un terme à l’insécurité doit être le défi des nouvelles autorités. Et d’ailleurs, le président Tshisekedi s’est dit « prêt à mourir » pour la paix dans cette région. C’est pourquoi, à côté des efforts de l’armée congolaise, les agents de l’ordre devraient être formés sur la protection de la population et leurs biens et sur l’encadrement des manifestants pacifiques. En plus de cela, ces agents de l’ordre doivent collaborer avec les maisons de télécommunication et les chauffeurs de taxi-motos pour faciliter la localisation et dénicher les kidnappeurs. Dans le cas contraire, la notion de société libre sera une utopie et c’est l’économie qui en sera affectée négativement, et les droits de libertés qui en pâtiront.