L’accès au logement figure parmi les défis auxquels maints employés burundais sont confrontés. Caractérisé par une demande insatisfaite et des prix élevés, l’habitat reste inabordable pour la majorité de la population. Pour relever le défi, notre collègue Arnaud Favina propose l’implication du secteur privé dans la construction des appartements, mais a priori, demande la réduction des impôts pour un loyer abordable.

Selon une étude du centre CURDES, la carence d’habitation au Burundi est estimée à 15 000 logements par an. Cela a conduit, selon cette étude, à une augmentation massive du prix des loyers, de 100 à 150 %, au cours des cinq dernières années. En outre, la construction résidentielle reste insuffisante, et il n’y a pratiquement pas de promoteurs privés immobiliers. Leurs parts dans l’offre de logement est d’environ 1 % seulement.

En plus, il n’y a que le Fonds de Promotion de l’Habitat Urbain, qui accorde des crédits de financement du logement sur une période maximale de 20 ans à un intérêt de 17 à 19 % par an. Et son plafond est fixé à 30 millions de Fbu. Selon Aloys, ingénieur, « cette somme ne permet pas de financer entièrement une maison de moyen standing, avoir les fonds d’acheter une parcelle, faire les études du sol, l’achat des matériaux de construction et la rémunération de la main d’œuvre». Selon lui, même cet intérêt fait froid dans le dos, si on tient compte des salaires des Burundais.

Impôt locatif, l’épine du pied

L’accès à la propriété privée est presque impossible pour les ménages à bas et moyen revenus. La preuve en est que nombre d’entre eux restent locataires pendant presque toute leur vie. Cela a poussé à bon nombre de propriétaires de parcelles, à ériger à côté de leurs maisons principales, d’autres maisons de petite taille, pour une location. Et souvent des maisons si étroites et rudimentaires.

Avec l’impôt sur le revenu locatif, les proprietaries sont obligés de hausser les prix des loyers. À la fin, il ne reste que ceux qui peuvent payer le loyer revu à la hausse. Tonny, un des locataires malheureux, se plaint : « On se retrouve à déménager, pour trouver une meilleure entente de location ».

Moins d’impôts pour que les privés s’y lancent

Comme présenté par la pyramide de Maslow, le droit au logement fait partie des besoins primaires d’un individu. Si alors se loger est une nécessité inaliénable à la vie, autant favoriser son accès facile. Ce lucre, qui est retiré chaque fois aux locataires, ne réduirait plus leur pouvoir d’achat, et pourraient être consommé autrement.

Pour relever le défi, le secteur privé devrait avoir une large partie. En effet, il est motivé dans ses actions par la recherche d’un niveau de rentabilité, ce qui est aussi un moteur de la pérennité du système. De surcroît, l’État n’a pas les moyens financiers pour faire face aux besoins en financement de la population à faible et moyens revenus. D’où la nécessité absolue de faire intervenir le secteur privé.

 Mais pour que cela se réalise, les matériaux de construction, les parcelles, et la location ne devraient point faire l’objet de taxation. Ainsi donc les privés pourraient construire d’autres buildings avec peu de moyens, pour fournir ipso facto de bons appartements, à des prix abordables.