Que ce soit dans les universités publiques ou privées, la formation continue est une denrée rare. Selon notre collègue Arthur Bizimana, nos universités devraient s’y investir pour faire sortir ce domaine de l’informel et aider les employés à perfectionner leurs savoirs et savoir-faire.
Soucieux de répondre au besoin en compétences clé des entreprises et garantir l’évolution professionnelle de leurs employés, un fait social se manifeste au Burundi. Celui des entreprises qui veulent que leurs employés suivent une autre formation pour compléter leurs acquis. Pour acquérir des savoirs et des savoir-faire. Ce qu’on appelle la formation continue. En effet, chez la plupart des employés, leur formation initiale ne correspond plus à leur emploi actuel. Compréhensible dans un monde de travail en perpétuelle mutation.
Perpétuelle mutation
Évidemment. Les temps ont changé. Les langues et les outils de travail aussi. Les langues, parce que nous avons intégré la Communauté de l’Afrique de l’Est. « L’anglais et le swahili ont détrôné le français », explique Espoir, un formateur d’anglais d’East African Candle Language Center. Mais aussi, les nouvelles technologies avancent à pas géant. Pas le temps d’attendre. « Comment garder un employé qui ne sait pas utiliser un ordinateur ? » Se demande un chef de service à la microfinance Coopec. Pour couronner le tout, ceux travaillant actuellement en marketing, distribution, finance et logistique ont vu venir l’automatisation, l’intelligence artificielle et les mégas données. Et pour être à la hauteur, une autre formation est nécessaire.
Malheureusement, vers quelles universités se tourner ? Les faiblesses de notre système universitaire dans ce domaine sont bel et bien réelles. Force est de constater que parmi les quarante-deux universités reconnues par la loi, rares d’entre elles dispensent peu ou pas d’une formation continue. Chacun de ces employés doit alors se débrouille comme il peut. Certains préfèrent se former dans des centres d’apprentissage des particuliers, d’autres dans des institutions privées.
Un défi à relever
Après cette formation, le travailleur acquerra des nouveaux acquis. Mais pas de diplôme ou certificat reconnu académiquement. Un grand défi pour la validation de ces acquis. D’où alors le rôle de nos universités. Les universités burundaises devraient se saisir pleinement des enjeux de cette formation continue, afin de sortir ce domaine de l’informel et d’offrir plus de choix et d’opportunité au consommateur. Ces universités feront face à une forte demande, ce qui boostera leurs chiffres d’affaires. Et les entreprises devraient motiver leurs employés à cette formation et ne pas assimiler cette formation comme une dépense, plutôt à un investissement. C’est un gage de qualité pour les entreprises qui bénéficient de salariés motivés, dynamiques, soucieux de la progression collective au-delà de leur progression personnelle.