Dans le cadre de sa campagne Birashoboka, et dans les enceintes de l’Institut Français du Burundi, le CDE Great Lakes organisait ce samedi 28 septembre le Forum sur la libre entreprise sous le thème : les burundais ne sont-ils pas faits pour l’entrepreneuriat ?
Devant un public enthousiaste venu en masse, c’est le mot d’accueil du politologue Siméon Barumwete, directeur des recherches au sein du CDE qui lancera les activités du jour. Avec une petite introduction de ce que c’est la Campagne Birashoboka, de son bien-fondé ou pour être précis, du bien-fondé de l’entrepreneuriat. Et de présenter l’invité du jour, l’économiste et professeur d’université Hicham El Moussaoui qui a fait le déplacement du Maroc.
« On ne naît pas entrepreneur, on le devient ».
La petite formule suffit pour répondre au thème du jour. Pour cet économiste, les burundais sont fait pour l’entrepreneuriat. Seulement, si le potentiel de l’entrepreneuriat n’est pas développé, il faut plutôt s’interroger sur l’environnement économique dans lequel évolue l’entrepreneur burundais.
Et d’expliquer. Par exemple, avance-t-il, au Burundi, il est difficile d’accéder au crédit. Ceci à cause, entre autres du peu d’information sur la solvabilité, ce qui occasionne le taux d’intérêt élevé. Il y a aussi le manque de protection juridique des entrepreneurs. Aussi, cite-t-il, le coût du foncier suite aux réglementations qui n’y sont pas favorables, le coût du travail, les complications administratives.
Conséquence, c’est l’informel qui s’impose (20-80% d’entrepreneurs informels en Afrique). C’est aussi l’explosion des dépenses publiques.
Que faire ?
Pour changer cet environnement défavorable à l’entrepreneuriat, cet universitaire insiste sur la promotion de la liberté économique. Dit concrètement, promouvoir liberté de choix, l’état de droit, avoir une monnaie saine, reconnaître la liberté de concurrence, mettre sur pied des réglementations intelligentes (réguler et pas réglementer)
Même en répondant aux questions des participants, Hicham insistera aussi sur la facilitation dans la création des entreprises, l’accompagnement de ces entreprises nouvellement créées pour plus de viabilité.
Comme pour répondre à la question d’un représentant de l’API qui demandait des propositions pour que cette agence gouvernementale promeuve l’entrepreneuriat, l’économiste suggèrera de mettre en place un cadre légal pour qu’il y ait cette viabilité, éviter l’inflation législatif, impliquer les entrepreneurs dans le processus législatif, etc.