L’organisation du transport en commun à Bujumbura reste un problème depuis de nombreuses années. Des bus délabrés causant parfois des accidents à un manque d’organisation adéquate, les lamentations des usagers ne faiblissent pas. Notre  collègue Janvier Cishahayo, saluant quelques avancées, plaide pour la bonne organisation et la libéralisation de ce secteur.

Selon une étude du plan d’actions pour la mobilité urbaine durant la période de 2018-2025 au Burundi réalisée par le bureau d’études dénommé « Global Consulting and Equipment Services (GCES) »,  la durée moyenne du trajet pour l’ensemble de la population est de 25 minutes. Celle de l’attente d’un bus est de 28 minutes. Le constat est que la durée moyenne d’attente d’un moyen de transport est élevée. Ce qui fait qu’il faudrait accroître l’offre de transport afin de réduire le temps d’attente des passagers.

 L’étude indique également que les autobus et les autocars dont la majorité est destiné au transport en commun ne représentent que 4, 1 % du parc automobile burundais. Le transport en commun par bus et minibus est le plus utilisé à 58 %, suivi par la marche à pied à 27 %.

Lorsqu’on compare alors l’offre et la demande de transport en commun, il y a une demande réelle des utilisateurs de bus et minibus de 58 % contre une offre de 4, 1 %. D’où un déficit moyen de 53.9% de transport en commun. Ce qui explique les longues files d’attente aux heures de pointe.

La libéralisation pour booster le secteur

Depuis ces derniers temps, il s’observe une percée  de nouveaux investisseurs par l’introduction de nouveaux engins de transport. Ces bus spacieux et plus confortables font l’affaire des usagers mais aussi des propriétaires.

Une réorganisation et fixation des parkings est plus que nécessaire pour intégrer ces nouveaux venus sur le marché de transport en commun à Bujumbura. Les bus des sociétés SEVITEB ou ceux de MEMENTO devraient trouver leurs places sur les parkings existants et désengorger la circulation sur les axes qu’ils occupent actuellement.

Repenser le mode de fonctionnement des bus devrait apporter plus de professionnalisme dans le secteur en permettant de travailler à l’heure et éliminer la saturation des terminus et des arrêts bus.

Un système d’opération stable avec restructuration du réseau de bus et conforme aux besoins des passagers doit être introduit. Et pourquoi on ne devrait pas créer des lignes reliant directement les marchés, ou les communes ? Une ligne «  Marché Sion – Marché Ruvumera » devrait par exemple faciliter le mouvement des clients et des biens entre ces deux pôles économiques.

Plus de libéralisation du secteur boosterait l’apport des investissements et de surcroît la concurrence permettra l’élimination de vieux engins qui sont encore dans la circulation et qui mettent quotidiennement la vie des usagers en danger.

L’élimination de toutes les barrières tarifaires est la clé pour libéraliser le secteur ce qui se répercutera sur le coût d’acquisition des bus et de surcroît augmentera la flotte par le biais de l’accroissement des investissements.