Le 1er juillet, le Burundi a célébré la fête de l’indépendance. Les différents travailleurs privés comme publics défilent. Le pagne a fait sensation faisant penser à un essor du textile burundais. Pour notre collègue Arnaud Favina, au-delà des cérémonies, un aspect économique à ne pas négliger !
Aux frontières séparant le Burundi et la RDC, le pagne fait état de surveillance rigoureuse. Pour entrer avec plus d’une pièce au Burundi, il faut d’abord payer les frais de douane. Mais le Kitenge reste prisé, quel que soit sa provenance, car au Burundi, le Kitenge y est produit également.
En suivant le défilé du 1er juillet dernier, un souvenir d’un arc-en-ciel au Kitenge se dessine. Force est de constater que beaucoup d’étoffes de Kitenge ont été utilisées.
La question qui me revient en tête est de savoir si c’est avec ou sans taxation que ces produits Kitenge sont venus de la RDC ou si tous les pagnes utilisés ont été produits au Burundi.
D’où viennent ces pagnes ?
Didier* un employé de la Régie des postes signale que, chez eux, la maison a commandé des pagnes auprès de la société Afritextile pour ses employés qui allaient participer au défilé de la fête de l’indépendance.
Après, a suivi le choix des tailleurs aux choix de chacun pour donner vie aux modèles tant adulés. Sa réponse a nourri l’espoir que les Kitenge portés étaient du made in Burundi.
J’ai ensuite demandé à Carine* une employée à la Brarudi. Pour elle, la commande des pagnes a été faite par leur entreprise auprès d’Afritextile pour tous les employés, y compris ceux qui n’ont pas participé au défilé.
Puis chacun a eu son pagne avec des frais pour la couture chez un tailleur de son choix. Leurs pagnes sont en effigie de la bière populaire Primus.
Une fête sous les couleurs du made in Burundi
Le Burundi a fêté ses 57 ans d’indépendance en pompe. Mais années après années, l’indépendance tarde toujours à se concrétiser. Certes, les populations ont cotisé pour les élections de 2020, une initiative louable, mais certains projets sont encore totalement financés par l’étranger dont le dernier sur la santé qui va coûter au bailleur un montant de 45 millions d’euros.
Cela étant, beaucoup de produits utilisés au pays sont importés faisant ainsi pencher la balance des importations en défaveur des exportations qui demeurent encore insuffisantes. Le 1er juillet, retrouver des milliers de travailleurs en tenue Kitenge made in Burundi battant le pavé en souvenir de l’indépendance dans tout le pays sacre le rendez-vous de l’indépendance une aubaine économique.