Face à l’insuffisance de médecins dans les hôpitaux burundais, notre collègue Ferdinand Mbonihankuye propose la promotion de la santé numérique pour relever le défi.
L’Organisation mondiale de la santé fixe l’objectif d’un médecin pour 10.000 habitants. Le Burundi avait 0,3 médecin pour 10.000 habitants contre 0,1 médecin pour 10 000 habitants en 2018. Malheureusement, le Burundi marche du fait que des médecins compétents migrant vers les pays développés. Sans oublier que les conditions de vie et de travail difficiles viennent pour endurcir la situation.
Qui plus est, sur 180 médecins du système public, 162 – soit 90 % – étaient en poste dans la capitale, Bujumbura, qui regroupe environ 10 % de la population, en 2005. D’où, la répartition des médecins est très inégale. Actuellement, les provinces n’ont aucun médecin spécialiste car 70 % d’entre eux sont encore basés en mairie de Bujumbura, de même que 50.5% de tous les médecins et 21% de tous les infirmiers.
En 2011, la population burundaise avoisinait les 9 millions; mais aujourd’hui, elle est estimée aux environs de 12 000 000. Ce qui prouve qu’autant que la population augmente même les techniciens médicaux devraient suivent cette cadence. Au contraire, les techniques sanitaires n’ont pas changé de notes.
S’inspirer de la sous-région
Du point de vue régional, le Rwanda et l’Ouganda se placent mieux en matière de la santé. Ceci par l’introduction de l’é-santé qui représente un atout non négligeable. Les patients sont devenus davantage acteurs de leur suivi médical. Et Ceci par l’utilisation de l’application Matibabu permettant de diagnostiquer le paludisme sans prélèvement de sang en Ouganda.
Face à ces défis, l’e-santé constitue une vraie révolution pour refonder les systèmes de santé au Burundi. Tout comme elle a révolutionné les services bancaires ou nos méthodes de communication avec nos familles et nos amis, son application au domaine de santé transforme la façon dont les soins médicaux sont donnés. Cette fois-ci, l’utilisation de la santé numérique lèverait toute cette inégalité dans ce domaine et allait promouvoir l’équité sanitaire. Et la qualité de vie des patients comme celle des soins par la surveillance suivre également.
La digitalisation du secteur de la santé au Burundi contribuerait à améliorer la gestion du système de santé, l’accessibilité aux services de santé appropriés. La santé numérique permettrait aussi le rapprochement du personnel de santé, des patients des régions éloignées accèderaient rapidement aux examens et diagnostic, aux produits pharmaceutiques plus abordables, sans oublier l’économie sur le coût de transport. Et par ricochet, la santé de la population s’améliorerait.